4) Toujours plus d’étudiants français à la ČVUT, l’Université technique de Prague
L’Université technique de Prague (ČVUT) est la plus ancienne école supérieure du genre en Europe centrale et la plus grande université technique en Tchéquie. Fréquentée par environ 19 000 étudiants tchèques et étrangers, elle forme des spécialistes en électrotechnique, informatique, architecture, transport, physique nucléaire, industrie du bâtiment et dans d’autres domaines encore. Les Français seraient les plus nombreux parmi les étudiants Erasmus qui effectuent actuellement leur mobilité d’études au sein des huit facultés de la ČVUT. Parmi eux, Kaya, Elias et Laurent que nous avons rencontrés sur le campus de Prague-Dejvice, dans ce nouvel épisode de notre série consacrée aux cinq meilleures universités du pays.
Kaya est étudiant à l’ESTP spécialisée dans le génie civil et le bâtiment. Il étudie à l’université ČVUT dans la Faculté de génie civil en Erasmus pour un semestre, tandis que ses amis Elias et Laurent, étudiants à l’Ecole d’ingénieurs de Cherbourg (l’ESIX) étudient à la Faculté d’ingénierie nucléaire de Prague.
Elias : « Je pense effectivement que l’on est peut-être les plus nombreux à la ČVUT. Il y a énormément de Français donc c’est sympa. Il faut donc faire attention quand on parle… »
« Les cours, on essaie d’y aller mais on sort aussi beaucoup donc c’est un peu difficile de suivre les deux en même temps. Mais je trouve que l’enseignement ici est très bien, les professeurs parlent un bon anglais. Partir en Erasmus est toujours un plus pour à la fois approfondir mon anglais et découvrir de nouvelles villes. »
Laurent : « Oui exactement, et puis certains cours peuvent être suivis en distanciel donc c’est plus pratique car on n’est pas obligés de se déplacer. »
Kaya : « Ce qui est bien, c’est que les professeurs sont conscients que nous sommes en Erasmus et qu’on passe donc beaucoup de notre temps à découvrir la culture, rencontrer les autres élèves, apprendre la langue du pays où on séjourne et sur ce point-là ils sont compréhensifs. Les cours sont intéressants et les professeurs sont sympas, donc il n’y a pas de soucis. »
Pourquoi avoir choisi Prague ?
Kaya : « Il y a plusieurs raisons. Parce que c’était dans le cadre du programme Erasmus donc l’échange est simplifié en termes de démarches, de visas, ce genre de choses. Sans compter que l’on a une bourse Erasmus. Ensuite, Prague est une ville que j’ai toujours eu envie de voir et cette école est plutôt bien. Prague et la République tchèque en général, sont bien situées en Europe donc ça me permet de voyager dans les pays d’Europe centrale - car les Tchèques n’aiment pas qu’on dise Europe de l’Est (rires). »
Elias : « Laurent et moi, nous n’avions pas vraiment le choix : la faculté de Prague est presque la seule à avoir un lien avec notre école en France, qui fait de l’ingénierie nucléaire. Nous pouvions aller aussi à Bratislava mais nous trouvions plus intéressant de venir à Prague. »
Où logez-vous à Prague ?
Laurent : « Nous habitons à Masarykova kolej qui est juste à côté de l’université. C’est une résidence, j’ai un colocataire et cela se passe bien. »
Elias : « Il y a une chambre et nous sommes six personnes, mais on est deux par deux dans les chambres. Ça se passe bien, c’est plutôt complet, on a ce qu’il faut. Et ce n’est pas trop cher. »
Donc vous recommanderiez Prague aux autres étudiants ?
Kaya : « Prague est une très bonne destination pour faire un Erasmus. Il y a beaucoup de choses à voir, beaucoup d’endroits à visiter. C’est une ville étudiante, donc si c’est ce que l’on recherche, oui, Prague est une destination très attirante. Sans compter, encore une fois, qu’elle est très bien placée en Europe pour voyager… Même à Prague, tout est fait pour les étudiants puisqu’il n’y a pas besoin d’être véhiculé, les moyens de locomotion sont très efficaces, ce qui est aussi un atout de la ville : on peut bouger partout et peu importe l’heure sans payer trop cher. Avec nos cartes étudiantes, cela se passe très bien. »
Direction maintenant la Faculté d’informatique (FIT ČVUT), l’une des plus récentes au sein de l’Université technique de Prague, fondée il y a une dizaine d’années seulement. A l’entrée du bâtiment, nous sommes accueillis par le chercheur français Pierre Donat-Bouillud qui enseigne à la ČVUT depuis trois ans :
« Nous nous trouvons dans les locaux de la Faculté de génie civil, où se trouve aussi en partie la Faculté d’informatique. C’est un bâtiment avec une grande tour situé dans le campus de la ČVUT, non loin de la station de métro Dejvická. Dans le campus se trouvent plusieurs autres facultés : par exemple celles d’électrotechnique et de mécanique, la Bibliothèque technique nationale qui est juste à côté ou encore l’Ecole supérieure de chimie. »
« Maintenant, on se dirige vers les locaux de la Faculté d’informatique qui se trouve en haut de la tour, au 12e étage. Il y a beaucoup de monde dans le campus, parce qu’on organise aujourd’hui une ‘Journée carrière’. Des entreprises ont monté leurs stands ici, pour recruter des étudiants. »
« Personnellement, je travaille dans le laboratoire de recherche en programmation. »
Quel est le sujet de vos recherches ?
« Je travaille sur les langages de programmation, en lien avec les sciences des données. C’est par exemple le langage R qui sert à faire des statistiques. Il est utilisé en bioinformatique, en biomédecine, en finances aussi, pas forcément par des informaticiens, mais par des gens qui ne sont pas spécialistes de la programmation. Nous essayons de rendre le langage plus rapide, plus sûr et plus facile à utiliser. »
Comment êtes-vous arrivé à Prague ?
« J’ai fait un doctorat en France, à l’Université de la Sorbonne. Au moment de la soutenance de mon thèse, un membre du jury m’a parlé d’un poste disponible à Prague. Je ne connaissais pas du tout ce qui se faisait à la ČVUT, mais j’ai vu que c’était de la recherche intéressante, avec des chercheurs connus dans le domaine, alors j’ai décidé de venir. Maintenant, je suis en post-doc et je donne aussi quelques cours à la faculté. »
Avez-vous des étudiants français ou francophones ?
« Dans notre master, nous avons essentiellement des étudiants tchèques. Des étudiants étrangers que je connais sont ici dans le cadre d’un séjour Erasmus. Mais j’encourage les étudiants français à venir ! »
Par ailleurs, votre laboratoire est dirigé par un chercheur autrichien…
« Oui, par Christoph Kirsch. Nous avons dans notre équipe également un chercheur d’origine tchèque, mais qui est aussi suisse-américain. Nous avions également des collègues sud-coréens, américains et français. A partir de la semaine prochaine, nous allons accueillir un stagiaire français. Des étudiants viennent assez souvent travailler avec nous. »
« Dans le cadre du programme européen EuroTech, il existe une collaboration entre la ČVUT, l’Ecole polytechnique et l’Université technique de Munich qui permet aux étudiants de ces trois établissements de suivre des cours choisis dans les écoles partenaires. »
Que diriez-vous aux étudiants étrangers intéressés par la ČVUT ? Pourquoi devraient-il venir étudier à la Faculté d’informatique par exemple ?
« Notre master sur le langage de programmation est intéressant. Il n’y a en a pas beaucoup en Europe. L’enseignement est assuré par des chercheurs réputés dans le domaine. Nous avons de petits effectifs, une vingtaine d’étudiants au maximum, ce qui nous permet de travailler ensemble sur des projets de recherche, pas uniquement sur les thèses de master ou de bachelor. C’est ce que nous apprécions en particulier dans notre laboratoire. »
Fondée en 1707, l’Université technique de Prague (ČVUT), qui siège dans le quartier pragois de Dejvice, compte près de 19 000 étudiants répartis dans huit facultés. Elle propose près de 350 programmes d’études accrédités, dont plus de 100 en anglais et dans d’autres langues étrangères. Pour plus de détails : https://www.cvut.cz/en/welcome-to-ctu.