Les 75 ans des studios Barrandov avec Norbert Auerbach

Photo: www.barrandov.cz

Les studios Barrandov ont soufflé leurs 75 bougies. Depuis le tout premier film tourné dans ces studios de renom, « Meurtre dans la rue Ostrovni », plus de 2 500 tournages ont été réalisés dans les locaux. Ces dernières années, des superproductions américaines comme James Bond ont profité des bas coûts et de la bonne réputation des studios. Norbert Auerbach, citoyen tchécoslovaque parti de Prague en 1939, est devenu un des plus grands producteurs d’Hollywood, à la tête du prestigieux studio d’Hollywood United Artists.

Est-ce que vous pensez que Barrandov sera toujours là dans 75 ans ?

« (Rires) Une chose est sûre, je peux vous confirmer que moi je ne serai plus là dans 75 ans ! Mais pour Barrandov, il n’y a pas de raison que les studios n’existent plus. »

Pouvez-vous comparer le Barrandov d’aujourd’hui et celui de votre jeunesse ?

« Barrandov est plus grand aujourd’hui que dans mon enfance. Des halles ont été rajoutées, mais sinon, c’est resté fondamentalement la même chose qu’en ce temps-là. »

Quel était votre rapport avec Barrandov quand vous étiez enfant ?

« C’était l’endroit où je jouais, parce que le fils du portier était mon ami. D’ailleurs, à cette époque, le portier était pour moi le personnage le plus important du studio, enfin, c’est ce que croyais. Avec son fils, nous avions accès aux halles, aux constructions sur les terrains. C’était notre endroit préféré pour jouer. »

Quel est votre rapport aujourd’hui avec Barrandov ? Est-ce que vous travaillez toujours pour ce studio ?

« Non, j’ai travaillé pendant un certain temps avec Barrandov, en 1994 ou 1995. J’étais consultant exécutif pour Barrandov. Mais naturellement personne ne m’écoutait parce que les Tchèques sont très têtus ! J’ai un attachement plus sentimental que commercial. Même si avec un groupe de personnes, nous sommes en train d’essayer de monter une société de production qui aurait de la continuité. Barrandov pourrait en faire partie. Pourquoi je dis cela ? Parce qu’aujourd’hui les productions tchèques sont plus ou moins individuelles. Il n’y a aucune continuité : un groupe se forme, un groupe disparaît… Ce n’est pas très efficace. »

Vous avez travaillé à Hollywood et à Barrandov. Peut-on faire une comparaison entre les deux ?

« La grande différence, c’est que cet endroit, cette industrie qu’est Hollywood, est une activité commerciale, tandis qu’ici chez nous, et dans d’autres pays du monde, le cinéma est considéré comme une activité culturelle, c’est une énorme différence. »

Auteur: Rosie Johnston
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