Les analystes s’attendent à un impact limité de la crise ukrainienne sur l’économie tchèque
Selon les spécialistes économiques, l’impact de la crise ukrainienne sur l’économie tchèque est susceptible d’être limitée et de courte durée. Les relations commerciales bilatérales sont relativement faibles et une interruption des livraisons de gaz en provenance d’Ukraine ne pourrait affecter l’économie tchèque. Toutefois, selon les économistes, le risque réside dans les éventuelles sanctions de la part de l’Union européenne à l’égard de la Russie, ainsi que la hausse subséquente des prix du pétrole. Les économistes ont également fait mention de possibles impacts négatifs sur les investissements et les entreprises tchèques en Ukraine, dans le cas où la situation liée à l’occupation russe de la Crimée s’intensifie.
D’après Michal Řičař, l’analyste de la société de conseil Bisnode, la crise pourrait avoir un retentissement sur l’activité des entreprises ukrainiennes établies en République tchèque. Selon les données de Bisnode, la République tchèque compte 10 801 entreprises, dont les Ukrainiens sont les propriétaires et 38 108 travailleurs indépendants ukrainiens. Près de 53 000 entités ukrainiennes ont souscrit à des parts de participation dans des sociétés tchèques, et ce pour un montant de 2,43 milliards de couronnes (90 millions d’euros). Les filiales de ces sociétés possèdent des centaines d’entreprises tchèques en Ukraine.
Toute interruption de l’approvisionnement de gaz de l’Ukraine n’aurait toutefois pas d’impact sur l’économie tchèque. David Navrátil a fait savoir que la République tchèque est en possession de réserves de gaz pour une durée de 93 jours. Le pays disposerait ainsi de temps suffisant pour s’approvisionner en gaz ailleurs, comme par exemple par le biais du gazoduc Nord Stream.
Pour l’économiste Marek Dřímal, si la situation ne se calme pas, l’incertitude liée à la crise ukrainienne pourrait affecter à long terme les investissements, les canaux de transmission monétaire ou augmenter les dépenses des entreprises en raison des prix élevés du pétrole.