Limitation du chauffage : la solidarité des ménages invoquée en cas de pénurie de gaz

Si une pénurie de gaz venait à se produire, l’Etat déciderait de limiter l’approvisionnement en chauffage des ménages afin de maintenir le fonctionnement des secteurs industriels clés, a déclaré mardi le ministre de l’Industrie et du Commerce, Jozef Síkela. Une décision qui ne plaît pas à tous, les Tchèques étant habitués à un certain confort en matière de température à leur domicile.

Le ministère tchèque de l’Industrie et du Commerce a préparé un projet de décret sur les règles de chauffage, qui entrerait en vigueur en cas de déclaration de l’état d’urgence dans le secteur du chauffage (ou de prévention de cet état d’urgence). Ainsi il est prévu que les bâtiments soient chauffés à des températures plus basses : par exemple, les gens devraient chauffer leurs salons à 18 °C au lieu des 20 °C actuels, et leurs salles de bains à 19 °C au lieu de 24 °C.

« Nous pourrions être confrontés à une situation de pénurie de gaz en Europe, quel que soit le prix que l’on est prêt à payer pour l’obtenir. Il pourrait tout simplement ne pas y avoir assez de gaz, quel que soit le prix. Dans ce cas, bien sûr, il sera nécessaire de passer à une sorte de régime restrictif », a ainsi annoncé Jozef Síkela.

« Culture du caleçon en hiver »

Photo illustrative: Karolina Grabowska,  Pexels

Des restrictions qui ne se produiraient que s’il était nécessaire de tout faire pour maintenir en activité des éléments clés de l’industrie. Un scénario que personne ne souhaite – et surtout pas les Tchèques, habitués à un certain confort thermique – et vestimentaire – à leur domicile. Sur les réseaux sociaux, si certains font remarquer que les Anglais, par exemple, chauffent traditionnellement moins leurs maisons et ne s’en portent pas plus mal, certains particuliers ont réagi en déclarant que « les gens ne devraient pas être gelés chez eux. C’est à l’Etat de garantir une quantité de gaz suffisante pour le bon fonctionnement de l’industrie tout en assurant une température suffisamment élevée dans les foyers des ménages. » D’autres assurent qu’ils continueront à se chauffer « comme bon leur semble, sans se laisser dicter les choses ».

Les discussions sur l’énergie conduites actuellement par le gouvernement tchèque portent également sur la forme d’un tarif dit d’économie d’énergie, une législation visant à atténuer l’impact d’une éventuelle crise énergétique hivernale sur les ménages et les entreprises. La proposition du ministère suggère par ailleurs une subvention énergétique qui pourrait aller jusqu’à 5 000 couronnes pour les ménages cette année. Les ministres se retrouveront pour en discuter à nouveau mardi 23 ; s’ils parviennent à un consensus, le ministre de l’Industrie et du Commerce Jozef Síkela se dit prêt à présenter la proposition au gouvernement dans les semaines à venir.