Les artisans tchèques face à la pénurie de main d’œuvre
En dépit d’un regain d’intérêt pour certaines filières ces dernières années, les artisans font face à une pénurie de main d’œuvre réelle en République tchèque : les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ne parviennent pas à remplacer les artisans qui partent à la retraite. Il y a deux ans, il manquait 300 000 artisans en Tchéquie, aujourd’hui, leur nombre s’élève à près de 400 000.
Pourtant, armés de leur diplôme d’apprentissage, les futurs artisans peuvent espérer des revenus largement au-dessus de la moyenne, estime le directeur de l’Ecole professionnelle de Prague-Jarov, Miloslav Janeček, qui répondait aux questions de l’Agence de presse tchèque ČTK.
Selon lui, les artisans manquent dans pratiquement tous les domaines. Dans le secteur du bâtiment notamment, la demande est forte pour les métiers de maçon, soudeur, charpentier, plombier, tourneur, menuisier, peintre et laqueur, et encore davantage pour ceux de couvreur et de ferblantier.
Trouver un bon artisan peut durer plusieurs mois aujourd’hui : « Il faut attendre trois mois, voire plus, pour trouver un peintre d’intérieur, pour un bon carreleur ou un plombier, le temps d’attente est souvent d’au moins six mois, » constate Miloslav Janeček.
Ce dernier met ainsi en avant les avantages financiers qui découlent de ce déficit d’artisans : « Pour les artisans fraîchement diplômés, sans aucune pratique, les revenus sont un peu plus faibles les premières années : entre 25 000 et 30 000 couronnes par moi. Mais avec quelques années de pratique et si l’artisan sait travailler avec des matériaux et les technologies modernes, il peut espérer un revenu mensuel bien au-dessus de la moyenne, » estime-t-il encore. Le salaire moyen en Tchéquie était de 33 459 couronnes au cours des trois derniers trimestres de l’année 2019, selon les données du Bureau tchèque des statistiques.