Les attentats de Londres vus par la presse tchèque
« Le mythe de la sécurité en Europe », « Une lutte sans fin », « Jeudi noir en Grande-Bretagne » : ainsi étaient titrés quelques uns des articles et éditoriaux publiés vendredi matin, au lendemain des attentats de Londres, dans la presse tchèque.
Dans son éditorial, le quotidien Lidove noviny tirait vendredi deux conclusions des explosions qui ont secoué la capitale britannique. D'une part, « les mesures de sécurité et la chasse aux membres d'Al Qaida sont efficaces, au moins dans une certaine mesure, puisque c'est seulement la troisième attaque importante dans la région euro-atlantique depuis le 11 septembre 2001 ». D'autre part, l'éditorialiste de Lidove noviny voit dans ces attentats londonniens « la preuve du degré de risque inévitable avec lequel nous devons vivre », et ce notamment car « Londres a toujours fait partie, avec Paris, des villes les plus protégées contre le terrorisme en Europe. »
Jiri Franek, dans les colonnes du quotidien Pravo, s'interroge quant à lui sur le rapport entre le sommet du G8 et ces attentats. « Les fanatiques qui veulent détruire notre civilisation ont un avantage sur nous, écrit-il plus loin,ils nous connaissent beaucoup mieux que nous ne les connaissons ».
« Et nous, en République tchèque, sommes-nous préparés à faire face au terrorisme? » s'interroge, toujours dans Pravo, l'ancien chef des renseignements militaires, Andor Sandor. « Le métro pragois n'a déjà pu résisté aux dernières inondations, écrit-il. Une attaque terroriste sur n'importe quelle de ses lignes aurait des conséquences considérables. Et la question n'est pas de savoir si cela va se produire, mais quand, conclut Andor Sandor, aujourd'hui conseiller du parti d'opposition ODS.Où et quand la prochaine fois? Cette question revient est posée à plusieurs reprises dans les quotidiens tchèques de vendredi. « Un prochain 11 septembre est à prévoir » peut-on lire dans Mlada fronta Dnes. « Il est à prévoir, même si les politiciens affirment que les terroristes ne vaincront pas. Ils ont raison. Ils ne vaincront pas. Mais il ne perdront pas non plus ».
En tout cas, « les explosions n'ont pas arrêté le commerce » notait pour conclure le quotidien économique Hospodarske noviny, qui analysait la chute du cours des actions des compagnies d'assurance et du secteur touristique, juste après les explosions.