Les chauffeurs de service ignorent le code de la route
L'accident du ministre tchèque des Affaires étrangères, le 15 avril dernier, en raison de la vitesse excessive à laquelle roulait son chauffeur, a relancé la polémique sur le danger que représente les chauffeurs des hommes politiques, qui ont une forte tendance à ne pas respecter le code de la route.
Vendredi dernier se terminait l'opération Krystof, opération menée pour la quatrième fois par la police en vue de restreindre les accidents de la route et qui consiste à renforcer de manière importante les contrôles sur les routes du pays. Rien que dans la région de Zlin, en Moravie, la police a contrôlé près de 10 000 véhicules et chauffeurs, et infligé des amendes pour un montant total de 270 000 couronnes. Si la presse tchèque s'accorde pour reconnaître les bienfaits de telles opérations, elles dénoncent en revanche les infractions au code de la route commises par les voitures de service, en particulier par les chauffeurs des hommes politiques. Le quotidien Lidove Noviny recense les accidents provoqués par ces derniers ces quinze dernières années, à commencer par celui qui a coûté la vie à Alexander Dubcek le 1er septembre 1992 et pour lequel son chauffeur a été condamné à un an de prison ferme. L'actuel président de la République, Vaclav Klaus, a également été victime d'un accident provoqué par son chauffeur, lorsqu'il était encore président de la Chambre des députés. C'est son parti, l'ODS, qui a versé les dommages et intérêts dus aux victimes de l'accident. En ce qui concerne le chauffeur de Cyril Svoboda, le chef de la diplomatie tchèque, il pourrait faire l'objet de poursuites judiciaires. La vitesse sur la portion d'autoroute sur laquelle il a perdu le contrôle de l'Audi A8 du ministre, blessé aux vertèbres cervicales, est limitée à 60km/h. Les experts considèrent que le véhicule roulait près de deux fois plus vite que la vitesse maximale autorisée.