Les chrétiens-démocrates choisissent la manière forte

Jiri Cunek, photo: CTK

Jiri Cunek : un nom quasiment inconnu il y a quelques semaines aujourd'hui en première page de tous les quotidiens du pays... Maire de la ville de Vsetin, devenu sénateur en octobre, Jiri Cunek est depuis ce week-end président du Parti chrétien-démocrate, la quatrième formation politique du pays. Sa stratégie ? Celle du bulldozer...

Jiri Cunek,  photo: CTK
Après un résultat médiocre aux dernières élections législatives, le Parti chrétien-démocrate avait besoin d'un changement ; les délégués ont opté pour le changement radical. Radical, controversé, populiste, voire raciste, ce sont quelques uns des épithètes accolés dans la presse au nom de leur nouveau chef, Jiri Cunek, depuis qu'il a décidé de déloger le mois dernier plusieurs familles roms du centre de sa ville, vers la périphérie et vers d'autres villages de la région, et de raser l'immeuble...

Et tandis qu'une poignée de Roms avaient organisé une manifestation contre sa candidature, samedi, lors du congrès de son parti à Brno, Jiri Cunek a recueilli 182 voix sur 312 dès le premier tour des élections. Un seul des membres de l'équipe précédente figure parmi la nouvelle direction.

Jiri Cunek,  photo: CTK
Ce changement à la tête de la formation chrétienne-démocrate n'est pas sans conséquence sur les négociations, qui n'en finissent toujours pas au niveau gouvernemental. Jiri Cunek a indiqué juste après son élection que son parti ne soutiendrait pas un gouvernement qui s'appuierait sur les voix de quelques « déserteurs », certains députés sociaux-démocrates ayant fait savoir qu'ils pourraient ne plus respecter les consignes de leur direction. Selon Jiri Cunek, il faut poursuivre les négociations :

« Nous avons décidé de poursuivre les discussions entre équipes d'experts. Nous devons essayer de former une coalition sur la base d'un accord entre tous les partis démocratiques. Mais évidemment, si certains partis refusent cette solution, alors on ne peut rien faire contre ce choix. »

Les Verts ont en effet annoncé la semaine dernière qu'ils ne participeraient plus aux négociations, les priorités fixées ne correspondant pas aux leurs... Et lorsque Jiri Cunek parle d'un compromis entre tous les partis « démocratiques », c'est pour en exclure le Parti communiste. Conscient que son prédecesseur, Miroslav Kalousek, avait été contraint de démissionner après avoir osé envisager un compromis avec les communistes, Jiri Cunek semble avoir retenu la leçon.