Les deux tiers des entrepreneurs tchèques seraient prêts à payer un pot-de-vin

Photo illustrative: Barbora Němcová

Près des deux tiers des cadres dirigeants des entreprises tchèques (64 %) et plus de quatre cinquièmes de ceux en Slovaquie (82 %) seraient disposés à verser un pot-de-vin pour en tirer un avantage dans leurs affaires. C’est en tout cas ce qui ressort d’un sondage réalisé par la société Ernst & Young. C’est un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale (36 %). Tchèques et Slovaques seraient pourtant une majorité à considérer la corruption comme un problème.

Photo illustrative: Barbora Němcová
Tomáš Kafka travaille pour l’entreprise responsable de cette analyse et il constate que les deux pays ont au moins un point commun : « Il y a une grande tolérance pour l’utilisation de pratiques non-éthiques dans les affaires, qu’il s’agisse de verser directement un pot-de-vin ou bien par l’intermédiaire de cadeaux onéreux à un partenaire commercial ».

Dans le même temps, la moitié des répondants tchèques et slovaques à ce sondage considèrent que la corruption est le risque le plus important pour leurs affaires. Le pourcentage est bien plus faible pour les autres pays, près de cinquante, passés sous le crible de l’étude de la firme Ernst & Young.

Enfin, autre similarité entre les voisins tchèques et slovaques, ils sont largement persuadés du fait que la corruption est une pratique très répandue dans leurs Etats respectifs.

Seuls 6 % des cadres d’entreprise en Tchéquie répondent cependant positivement à la question de savoir si des cas de corruption ont été mis en évidence au sein de leur société durant les deux années écoulées. C’est bien moins qu’en Belgique (20 %), mais également qu’en Allemagne et au Danemark (18 %). Selon Radim Bureš, un ancien de Transparency international employé désormais par Ernst & Young, il faut toutefois se méfier des conclusions hâtives. « Le faible niveau des cas de corruption découverts dans les entreprises tchèques et slovaques ne sont pas la preuve d’une plus grande intégrité. Ils montrant au contraire que nos sociétés sont toujours incapables de détecter la fraude de façon satisfaisante », explique-t-il.