Les dirigeants des parlements du « format de Slavkov » parlent aide et soutien avec leur homologue ukrainien
Lundi 4 avril, les dirigeants des parlements des pays dits du format de Slavkov (Austerlitz), à savoir la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, se sont rencontrés à Prague. Rejoints en visioconférence par leur homologue ukrainien Rouslan Stefantchouk, Markéta Pekarová Adamová, Milan Laurenčík et Wolfgang Sobotka ont discuté principalement de la situation en Ukraine et de la façon dont leurs pays peuvent aider l’armée ukrainienne.
Elue à la tête de la Chambre des députés tchèque en novembre 2021, c’est donc la première fois que Markéta Pekarová Adamová (TOP 09) représentait la République tchèque dans le cadre d’une réunion du groupe informel dit « format de Slavkov » ou « format d’Austerlitz ».
« L’un des principaux sujets de la réunion était la situation actuelle en Ukraine, déchirée par la guerre, et les moyens d’acheminer plus efficacement l’aide humanitaire à la population de ce pays. Dans le même temps, nous avons partagé avec nos collègues des pays voisins des expériences pratiques en matière de création de conditions appropriées pour une vie digne des réfugiés ukrainiens », a déclaré Markéta Pekarová Adamová lors de la conférence de presse qui a suivi leur réunion.
Le dirigeant de la Rada d’Ukraine, Rouslan Stefantchouk, a participé à la réunion en visioconférence. Il a informés ses homologues des derniers développements en Ukraine et de la façon dont les combats et les efforts pour les pourparlers de paix se poursuivent. Rouslan Stefantchouk leur a expliqué qu’il était possible d’aider l’Ukraine notamment en fournissant des équipements de défense aérienne, des équipements antimissiles ou des chars.
Selon Markéta Pekarová Adamová, il est nécessaire de poursuivre le soutien militaire et humanitaire à l’Ukraine. Elle a indiqué que la République tchèque avait déjà fourni du matériel militaire d’une valeur d’environ 25 millions d’euros (600 millions de couronnes) et une aide humanitaire d’une valeur d’environ 12 millions d’euros (près de 300 millions de couronnes). « Aucune de ces deux sphères d’aide n’est prête d’être terminée », a rassuré la dirigeante du Parlement tchèque.
Par ailleurs, les dirigeants des Parlements tchèque, slovaque et autrichien ont également condamné les massacres dans les villes ukrainiennes abandonnées par l’armée russe. Le massacre de Boutcha – où plus de 300 personnes auraient perdu la vie, selon le maire de la ville – ne serait pas un cas isolé : Rouslan Stefantchouk a déclaré à ses homologues qu’environ 500 civils tués dans la région de Kyiv auraient déjà été recensés, et il a qualifié cela de génocide. « Toutefois, on peut supposer que ce chiffre n’est pas définitif », a ajouté Markéta Pekarová Adamová.
Rouslan Stefantchouk a remercié la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche pour leur aide et pour leur accueil des réfugiés ukrainiens. Il a appelé à de nouvelles sanctions contre la Russie et à la saisie des avoirs des oligarques russes, car selon lui, « c’est précisément ces biens qui pourraient servir de base au paiement de réparations à l’Ukraine à l’avenir ». Markéta Pekarová Adamová a déclaré que la République tchèque faisait pression pour que des sanctions plus sévères soient prises à l’encontre de la Russie, comme l’exclusion d’autres grandes banques du système de paiement international SWIFT. L’UE a jusqu’à présent décidé d’exclure sept banques russes.
Markéta Pekarová Adamová a également mentionné une proposition de la République tchèque, de la Pologne et de la Slovénie, qui consisterait à introduire une politique d’asile commune qui permettrait l’admission des soldats russes qui « refusent de servir le régime criminel de Moscou ».
Pour sa part, le dirigeant du Parlement slovaque Milan Laurenčík a déclaré que l’Ukraine méritait une perspective claire d’adhésion à l’Union européenne : « Nous devons être prêts à reconstruire l’Ukraine après le conflit, à trouver des moyens financiers pour fournir une assistance complète et ramener l’Ukraine à son état antérieur au conflit », a-t-il déclaré.
A l’issue de leur réunion, les trois dirigeants des parlements se sont rendus à l’hôpital pragois de Motol, qui a mis en place un service spécial de soins d’urgence destiné aux réfugiés d’Ukraine et appelé « UA POINT ». Leur visite a été guidée par le ministre tchèque de la Santé, Vlastimil Válek, et le directeur de l’hôpital, Miloslav Ludvík. Le ministre de la Santé a expliqué que des « UA POINTS » avaient été mis en place dans les centres hospitaliers universitaires tchèques de façon à offrir aux personnes réfugiées des soins médicaux de qualité et avec les services d’un interprète. « Je suis heureux que le système de santé tchèque ait ouvert ses bras aux réfugiés et leur fournisse la même qualité de soins qu’aux citoyens tchèques. Tout cela en maintenant la qualité et l’accessibilité des soins pour les citoyens tchèques », a ajouté, rassurant, Vlastimil Válek.