Les échos tchèques à la proposition de Vladimir Poutine sur le bouclier antimissile
Le président russe, Vladimir Poutine, semble avoir bien entendu le message que lui avait envoyé le président américain, George Bush, lors de sa récente visite à Prague. Il se dit prêt à coopérer avec les Etats-Unis en ce qui concerne la protection de l'Europe et propose d'utiliser la station radar de Gabala en Azerbaïdjan, au lieu d'en installer une en Tchéquie. Les premières réactions des milieux officiels tchèques ne semblent pas défavorables à une telle solution.
L'un des premiers à réagir à la proposition de Vladimir Poutine a été le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek. Il a constaté à la Radio tchèque que la rencontre Bush-Poutine au sommet du G 8 s'est soldée par un changement radical de la position russe. Les deux hommes d'Etat ont déclaré qu'ils allaient commencer la coopération dans ce domaine. D'après le chef du gouvernement tchèque, le changement a été amorcé lors de la conférence de presse de George Bush à Prague, quand il a formulé cette offre de coopération, après un accord de principe avec la partie tchèque. La ministre de la Défense, Vlasta Parkanova, s'est déclarée, elle, très surprise par la proposition de Vladimir Poutine. D'un autre côté, elle apprécie que la défense antimissile de l'Europe deviendrait l'affaire de l'OTAN, des Etats-Unis et de la Russie. Elle affirme : « Nous avons toujours insisté sur le fait que le bouclier antimissile ne menacerait pas la Russie. Il semble que Vladimir Poutine l'ait compris en présentant cette proposition. » Le coordinateur gouvernemental du programme de défense antimissile, Tomas Klvana apprécie surtout l'activité diplomatique du président Bush et que le bouclier antimissile américain devienne, à l'avenir, une composante de l'OTAN. Il constate aussi que le président russe, par sa proposition, vient de reconnaître la nécessité de la création d'un bouclier antimissile en Europe. Pourtant, Klvana affirme que la base en Azerbaïdjan ne peut remplacer la défense territoriale de l'Europe, mais seulement la compléter. Jiri Paroubek, président de la social-démocratie dans l'opposition, qui est contre l'implantation du radar américain en Tchéquie, n'a pu que se déclarer satisfait de l'initiative russe. Elle n'est pourtant qu'un projet, un thème qualifié de « très sérieux » par le président Bush qui devrait en discuter encore début juillet, lors de la visite du président Poutine aux Etats-Unis.