Les enfants tchèques sont de plus en plus affectés des maladies graves
Une constatation qui n'est guère réjouissante mais hélas vraie: de plus en plus d'enfants tchèques sont frappés de maladies considérées jusqu'à un récent passé comme synonyme de la vieillesse: rhumatisme, diabète, maladie Crohn. Où résident les raisons de cette situation?
Non pas la pollution, comme on pourrait le penser, mais, paradoxalement, une propreté excessive dans laquelle les enfants grandissent, est responsable du nombre croissant de maladies graves affectant les plus petits. Le système immunitaire des enfants est gravement affaibli. Pratiquement plus rien ne l'incite à déclencher les mécanismes de défense. Un milieu presque stérile des ménages, l'abus d'antibiotiques, les vaccinations, tout cela explique la baisse dramatique de la résistance des enfants contre les virus, dit Jozef Hora, chef de la clinique pédiatrique de l'Hôpital universitaire de Prague.
Les enfants souffrent de plus en plus de la maladie Crohn, une affection inflammatoire de l'appareil digestif, qui frappait autrefois les adultes de plus de 30 ans. Le pédiatre Hora l'explique par le remplacement du lait maternel par le lait de vache qui est aussi responsable de la propagation d'allergies. Une autre maladie dite auto-immunitaire, la fibrose cystique, touchant surtout les poumons, est en progression alarmante chez les plus petits enfants. Les succès de la médecine font augmenter, paradoxalement, le nombre d'enfants malades: 6% des enfants précoces, à un très faible poids à la naissance, sont sauvés, mais au prix de troubles respiratoires graves et d'autres affections.
Chaque année, le nombre d'enfants diabétiques en République tchèque augmente de 5%, chez les enfants d'âge préscolaire de 7% même. Dans ce cas aussi, les médecins soupçonnent les virus de déclencher le diabète. Pour ce qui est du rhumatisme, des statistiques font défaut, mais un enfant de 6 mois souffrant de rhumatisme n'est pas une exception, dit le pédiatre Hora. Pour conclure, une constatation positive: le nombre d'enfants tchèques frappés de cancer et de leucémie n'augmente pas.