Les étudiants tchèques commémoreront le 17 novembre avec cinq jours de retard

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17 novembre, journée internationale des étudiants et jour anniversaire du début de la révolution de velours : mardi, le 17 novembre dernier, les étudiants n’ont pourtant pas pu accéder à la plaque commémorative sur l’un des bâtiments de l’université Charles de Prague, à Albertov. La police bloquait le passage en raison d’un rassemblement organisé à cet endroit par des partisans du président Miloš Zeman, auquel ont par ailleurs participé plusieurs figures de l’extrême-droite. Les étudiants tchèques, déçus mais pas vaincus, ont décidé d’organiser une cérémonie de « rattrapage », dimanche prochain. Parmi ceux présents à Albertov mardi, il y avait Sára, 25 ans:

Le 17 novembre à Albertov,  photo: ČTK
« On trouve extrêmement choquant qu’en cette journée internationale des étudiants il nous a été impossible de participer à l’acte de piété traditionnel. C’est la raison pour laquelle un groupe d’étudiants issus de plusieurs universités pragoises organise une autre commémoration à Albertov ce dimanche à 15h. J’y serai aussi. »

Le porte-parole du président de la République a qualifié la tentative des étudiants d’accéder au lieu de recueillement d’Albertov de « provocation préméditée ». Ce même porte-parole et l’entourage du président parlent souvent du « café pragois » pour définir les opposants au chef de l’Etat. Je sais que vous êtes engagée dans le Parti des Verts, étudiante, pragoise – est-ce que vous considérez faire partie de ce « café pragois » ?

« Pas vraiment, parce que je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. Moi, j’aime le café, j’aime aller dans les cafés pragois mais je ne me sens pas faire partie d’une société spécifique. Nous sommes des étudiants, nous aimons certaines activités propres aux étudiants, mais cette étiquette posée par l’entourage du chef de l’Etat je la refuse. Je me sens comme une étudiante, une Pragoise, active dans les associations étudiantes, mais je ne sais pas vraiment ce que signifie ‘café pragois’ ».

Pensez-vous que le rassemblement de dimanche va prendre des allures de manifestation anti-Zeman ?

Photo: ČTK
« J’espère que non, parce que le but de ce rassemblement est une commémoration, un acte de piété, avec des responsables des universités. Donc j’espère qu’on va plutôt parler de la signification d’être étudiant aujourd’hui, de ce qu’on peut faire. Bien sûr on peut critiquer le président, mais je n’aimerais vraiment pas que ce rassemblement se transforme en rallye anti-Zeman. Le président aime quand tout le monde parle de lui. Je n’ai pas envie qu’il soit de nouveau au centre de l’attention, discuté dans les médias. J’espère que ce sera tout simplement un rassemblement pour commémorer les événements de 1939 et de 1989.