Les fortifications en Tchéquie

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Dans cette édition de notre magazine touristique, qui vous invite à venir visiter la République tchèque, nous avons choisi un sujet un peu spécial : les anciennes fortifications, celles qui furent construites après la Première Guerre mondiale, à l'exemple de la Ligne Maginot française. A retenir que bon nombre de ces fortifications, forterresses, fortins, forts, blockhaus, postes d'artillerie et autres, sont ouverts au public pendant toute l'année.

Après la chute du communisme en Europe de l'Est, des bénévoles ont commencé à fonder des musées dans les ouvrages abandonnés des anciennes fortifications tchécoslovaques. Pour que ces bénévoles trouvent les fonds nécessaires au fonctionnement et à l'entretien des fortifications, ils ont commencé à organiser des actions de promotion pour le public. La vraie armée tchèque participait souvent à ces actions. Au mois d'octobre 2000, dans le cadre de la rencontre internationale des représentants des musées de fortifications européennes "Fort Expo", on a présenté un exemple de l'entraînement au combat pour une fortification. Le Club de l'histoire militaire de Nachod a offert une partie de la collection de son musée, la fortification de Brezinka. L'événement a bénéficié du soutien d'autres clubs de l'histoire militaire de toute la République, et l'Armée a fourni deux dizaines de soldats et des armes opérationnelles de l'époque. Devant plusieurs milliers de spectateurs, des manoeuvres militaires ont eu lieu, comme les combats devaient se dérouler et se sont déroulés, selon les documents de l'époque. Les reconstitutions des batailles de l'histoire n'ont plus tellement lieu, mais vous pouvez visiter, par exemple, le fort de Brezinka, dans la région de Nachod donc, et qui fut restauré par des bénévoles, seulement après 1989.

Revenons dans le passé. En 1945, l'armée allemande, près d'Opava et d'Ostrava, préparait les ouvrages des anciennes fortifications tchécoslovaques à la défense contre l'avance de l'Armée rouge. Bien que de durs combats aient eu lieu en Silésie, les anciennes fortifications tchécoslovaques, lors des combats de la région d'Ostrava et d'Opava, ne jouèrent qu'un rôle épisodique. Les gros dommages causés aux ouvrages ne proviennent pas, en général, des combats. Les fortifications légères représentaient les constructions les plus nombreuses du système de fortification de la Première république, construit sur le modèle de la Ligne Maginot, en France. En raison du fait que dans le cas des fortifications légères on n'avait pas consacré une assez grande attention à la défense contre les chars d'assaut, en 1938, on élabora les projets d'ouvrages possédant un équipement anti-char. Un seul s'est conservé jusqu'à nos jours, près de Male Hostice, non loin d'Opava. Il est aussi ouvert au public et nous vous recommandons de le visiter, si vous vous trouvez dans la région.

Un ouvrage typique de fortification légère, le plus utilisé dans le système de fortification d'avant la Deuxième Guerre mondiale en Tchécoslovaquie, est représenté par l'ouvrage léger 37 équipé de mitrailleuses. On peut visiter un ouvrage léger de ce genre sur la berge de la rivière Dyje, à Znojmo, à la frontière avec l'Autriche. Un des amateurs locaux lui a redonné son apparence originale de 1938. A ne pas manquer, lors d'un séjour en Moravie du sud, à côté de la dégustation des vins locaux. Par contre, la construction de fortifications lourdes engendrait, souvent aussi, des solutions de construction atypiques. On peut trouver un ouvrage unique en son genre, non loin de la ville de Karvina, en Moravie du nord, un couple de forts d'infanterie. Très intéressant : les ouvrages se trouvent des deux côtés de la ligne de chemin de fer conduisant, en 1938, en Allemagne, et sont reliés, sous le remblai, par un couloir. Rappelons que les anciennes fortifications tchécoslovaques ont été construites sur l'exemple de la Ligne Maginot. Ce sont les premiers forts d'infanterie, dans la région d'Ostrava, qui présentent le plus d'éléments semblables aux fortifications françaises. Les visiteurs peuvent entrer dans les deux ouvrages éclairés à l'électricité et traverser le couloir qui les relie, sous la ligne de chemin de fer.

Dans la période de l'après-guerre, on a terminé et équipé également six ouvrages lourds, en Moravie du sud, près de Mikulov, Hevlin et Satov. Il est intéressant de savoir que, le 26 octobre 1938, Hitler vint en personne visiter les fortifications inachevées, près de la commune de Satov. Aujourd'hui, Satov, nous intéresse surtout pour ses vignobles. En effet, les fortifications ne présentent plus que des ruines. Dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, les ouvrages furent désarmés et les moyens techniques démontés. A partir de l'an 2000, ils sont, de temps à autres, ouverts au public. Pour y accéder, il est nécessaire de s'informer auprès des autorités locales et, souvent, de prendre rendez-vous. Par contre, on peut recommander la visite d'un petit musée en plein air de fortifications légères, qui rappelle non seulement la période de la crise de Munich, mais aussi celle de la guerre froide. Il se trouve non loin du couvent de Kladruby, dans la région de Stribro, près de la frontière avec l'Allemagne et l'Autriche. Un ouvrage léger, non loin de la route a retrouvé son apparence originale de 1938, grâce au travaux de bénévoles. On remarquera, avec un peu d'attention que, dans les champs, au-dessus du village, l'un des ouvrages a même été transformé en chalet des années soixante.

Des reconstitutions de combats historiques de la Seconde Guerre mondiale sont organisés un peu partout tout le long de ce qui était, ou devait être la Ligne maginot tchécoslovaque. Par exemple, a u fort Cihelna près de Kraliky, qui se trouve dans les environs de la forteresse Hurka, l'une des plus connue et les mieux conservées en Bohême. Pourtant, bien que lors de la préparation de tels combats historiques, les auteurs des scénarios se laissent inspirer par les combats sur la Ligne Maginot ou sur les fortifications belges, il reste un fait que les combats présentés ne sont que de la pure fiction. Par contre, ils sont une attraction de plus pour les touristes, surtout pour ceux qui s'intéressent à l'histoire et aux opérations militaires de tout genre.