Les frères Forman font cauchemarder Macbeth
Arsenic, une troupe belge itinérante, s’est attaquée à l’éternel Macbeth et s’est adjoint les services de Petr et Matej Forman pour une mise en scène qui, littéralement, « décoiffe » Shakespeare, selon les mots d’un chroniqueur du Monde. Ils sont actuellement en représentation place Carnot, à Nancy. Pour nous en dire plus, Axel de Booseré, le metteur en scène.
« La première chose qu’on peut dire de cette pièce, c’est qu’elle se déroule dans un lieu particulier, puisqu’il s’agit d’une tour en bois qui se déplace, qui est itinérante, un théâtre ambulant, inspiré des théâtres élisabéthains. C’est une tour assez haute, puisqu’elle fait douze mètres de haut. Les spectateurs s’installent sur trois niveaux. C’est quarante tonnes de bois dans lesquelles les spectateurs s’installent. Le spectacle se déroule aussi dans la salle. C’est la première particularité. La deuxième, c’est que le spectacle se déroule très près des spectateurs. Le spectacle est joué par des acteurs, mais qui sont aussi marionnettistes, donc on a un mélange de jeu d’acteurs et de marionnettes. »
Justement, pour cela, vous avez fait appel à Petr et Matej Forman, bien connus ici en RT. Pourquoi avoir fait appel à eux ?
« On avait eu l’occasion de voir leur spectacle, donc ce sont deux artistes que nous apprécions pour leur travail, qui nous semblaient aussi assez proches de notre sensibilité, de notre imagerie. On leur a donc proposé, et à Petr plus particulièrement, de prendre en charge et de réfléchir avec nous au monde des marionnettes dans le spectacle de Macbeth. »
Quand on pense à Macbeth, on peut avoir tendance à l’associer à une mise en scène traditionnelle. Votre travail a été visiblement de casser cette idée. En plus il y a cette dimension des marionnettes. Comment ce travail s’intègre-t-il à la pièce ?
« En fait, on a imaginé que cette pièce était tout un voyage onirique de la part de Macbeth, qu’on entrait dans son monde intérieur, dans son esprit, puisque dans la pièce de Shakespeare, Macbeth a une série d’hallucinations, voit des sorcières, il rencontre des spectres, des objets volants. C’est donc une pièce assez fantastique dans l’écriture. Donc, on a voulu augmenter ce côté fantastique, ce côté cauchemardesque. Au fur et à mesure que le héros perd pied par rapport à la réalité et entre dans une sorte de folie, il est de plus en plus entouré de marionnettes. Au début, il est principalement entouré d’acteurs, de personnages réels. Au fur et à mesure qu’on plonge dans son cauchemar, les marionnettes sont de plus en plus présentes. »
Macbeth par la troupe Arsenic, c’est jusqu’au 26 janvier à Nancy. Autre étapes prévues en France : Montargis, Sénart et Montpellier. Pour connaître les dates de passage : www.arsenic.eu