Les interjections et onomatopées en tchèque
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Après avoir fait le tour des expressions liées aux animaux, nous nous penchons cette semaine entre autres sur les sons que ces animaux émettent dans la langue tchèque et sur toutes les autres formes d’interjections, qu’elles soient d’origine humaine ou artificielle…
Mais certaines sont moins ressemblantes : « hepčík » ou « kých » correspondent à « atchoum » (kýchnout veut dire « éternuer »), « jejda » signifie « oups » et « nuže » peut se traduire, dans de nombreux contextes, par le petit mot « alors ». L’affirmation « nuže dobrá! » voudrait alors dire quelque chose comme « bon bah ok ! ». Cela dit, il est certaines interjections (très informelles !) qu’il est indispensable de connaître dans un contexte oral, notamment le petit mot « hele » qui, la plupart du temps en début de phrase, interpelle un interlocuteur pour lui faire mention de quelque chose (une pensée ou un élément visuel, comme pour dire : « hé, regarde ! »). Son usage est parfois intempestif.
« Fuj! », quant à lui, exprime le dégout (en français on dirait « beurk! ») et il est si courant qu’il peut même être utilisé dans une phrase en tant que nom à part entière : « Je to fuj ! » voulant dire « c’est vraiment dégoûtant ! ».Le cas de « hrr » (faisant référence à une notion de rapidité, comme dans « zou » ou « vlan ») est également relativement fréquent et peut s’employer comme nom. Par exemple dans la phrase : « Nebud’ tak hrrr !» – « ne sois pas si hrrr ! », c’est-à-dire « ne sois pas si empressé, si exalté ».
Enfin, on ne peut pas évoquer les interjections sans parler des onomatopées, dont voici un petit registre :
Parmi les imitations de cris d’animaux, qui sont souvent les premiers cas d’onomatopées auxquelles on est confronté, on peut évoquer ici celui du chien : « haf haf », et du chat « mňau mňau » (« mňoukat » signifiant « miauler »). Lorsque le chien grogne il émet le son « vrrr », d’où également l’emploi du verbe « vrčet »– « grogner ». La vache fait « buuu », le canard « káč káč », l’âne « íá », et le coq, comme en langue allemande, se lève tous les matins en chantant « kikiriki ». Les cris des très traditionnels moutons et chèvres sont respectivement écrits « béé » et « méé ».Quant aux sons artificiels (bruits d’objets, de situations), ils peuvent être ainsi répertoriés :
« plesk », « lísk » et « plác » se substituent au « paf » français dans de nombreux contextes (un coup sur la table, une claque…).
« Žbluňk »– « plouf » évoque le bruit de quelque chose qui tombe dans l’eau. On peut encore une fois noter par extension l’existence du verbe « žbluňknout ». « Bác » rappelle le son d’une chute (d’un objet ou d’un individu), « bum » celui d’une explosion et « cink » le tintement aigu d’un objet en verre ou en métal fin (on pourrait traduire par « cling »).
Pour finir, on peut bien entendu retrouver toutes ces interjections ou onomatopées dans le langage qu’utilisent les parents avec leurs enfants. Par exemple l’interjection
« ham! » qui incite un enfant à ouvrir la bouche devant une cuillère pleine de bouillie est aussi la racine du verbe « hamat », c'est-à-dire « manger », mais mot exclusivement réservé au registre lexical de l’enfant. Ce registre est d’ailleurs très particulier à la langue tchèque et pourrait bien être le prochain sujet d’un « Tchèque du bout de la langue »… D’ici-là, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !