Les jeunes Tchèques aiment le cannabis

Les jeunes Tchèques sont les plus gros consommateurs de cannabis à l’échelle européenne. C’est ce qui ressort du récent Rapport gouvernemental sur la situation en matière des drogues en République tchèque. Ce record assez peu flatteur a de quoi préoccuper les spécialistes, d’autant plus que d’autres drogues sont aussi très en vogue en ce moment auprès des jeunes.

Photo: CTK
Un Tchèque de moins de 24 ans sur deux aurait déjà essayé une drogue. Les chiffres retenus sont éloquents : 19 tonnes de marihuana et de haschich, 4 tonnes de pervitine, 5 millions de pilules d’ecstasy. Telle est la quantité de drogues consommées en Tchéquie en l’espace d’une année, si l’on ne parle que de celles qui y sont les plus fréquentes.

La plus populaire est bien entendu la marihuana, la Tchéquie étant désormais étiquetée comme une véritable « puissance du cannabis ». Viktor Mravčík, chef du Centre de monitoring national, précise :

« Nous évaluons que la marihuana est quotidiennement consommée par près de 60 000 personnes, autrement dit, un tiers des jeunes Tchèques en fument occasionnellement ou régulièrement. Chez plus de 100 000 personnes, on rencontre des problèmes en rapport avec la consommation de cannabis ».

L’ecstasy qui possède des caractéristiques psychotropes est une autre drogue très populaire en République tchèque. Le taux de sa consommation y est également le plus élevé dans toute l’Europe.

La pervitine qui représente selon les experts la « variante plus dangereuse » de l’héroine, est considérée, elle, comme une drogue spécifiquement tchèque. Sa consommation a tendance à augmenter en dépit du fait que depuis l’année dernière, les médicaments à partir desquels elle est fabriquée, ne sont plus disponibles sans ordonnance médicale.

Au cours de l’année écoulée, la police a découvert dans le pays 458 lieux de fabrication de pervitine, drogue dont la consommation aurait été essayée par quatre Tchèques sur cent.

En dépit du nombre croissant de personnes à recourir à l’injection de drogue en Tchéquie, un constat positif a pu être fait : les maladies infectieuses ne sont pas très présentes et ne prolifèrent pas, en raison d’un système de soins préventifs efficace. Mais les réductions budgétaires imposées par le gouvernement risquent de toucher, aussi, ce domaine. Jindrich Voboril est le coordinateur de la politique de lutte contre la drogue :

« Les soins accessibles sont essentiels. J’entends les services qui sont accordés dans des centres de consultation et de contact sur le terrain, services qui devraient être disponibles dans toute la république ».

En République tchèque, il existe une soixantaine de centres de contacts, où les personnes dépendantes peuvent obtenir de nouvelles seringues, des informations concernant les possibilités de traitement etc. Leur avenir s’annonce désormais incertain… Au cours de l’année écoulée, 49 personnes en République tchèque ont succombé à une overdose.