Les jeunes Tchèques et la drogue
Une enquête réalisée, récemment, par l'Organisation mondiale de la santé a révélé l'évolution inquiétante de la consommation de stupéfiants parmi les adolescents en République tchèque. Vaclav Richter.
Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé, le nombre des adolescents ayant pris des drogues en République tchèque a atteint, en 1999, 35 %, ce qui est une augmentation de 12 % par rapport à l'année 1995. En Europe, la République tchèque occupe maintenant la deuxième position derrière la Grande-Bretagne en ce qui concerne la consommation d'alcool et de drogues parmi les jeunes. La Tchéquie a devancé, ainsi, l'Irlande où la consommation de drogues parmi les jeunes a baissé de 37 % en 1995 à 32 % en 1999. Selon le rapport, cette évolution inquiétante serait due à une augmentation rapide de l'usage de la marihuana. Les experts tchèques ne sont pas unanimes dans le jugement de cette situation. Selon Ladislav Csemy, du Centre psychiatrique de Bohnice, la prolifération de l'alcool et de la drogue en Tchéquie serait due, notamment, au fait que les drogues légales et illégales sont facilement accessibles, et les lois limitant leur accessibilité ne sont pas respectées. Plus de 60 % des jeunes, de moins de 16 ans, ont bu de l'alcool dans des bistrots et des bars où l'on aurait dû refuser de les servir. Le sondage a révélé que les Tchèques figurent aussi à l'une des premières places, en ce qui concerne l'accessibilité de la marihuana. Il n'est pas bon non plus, quand on dit publiquement que la marihuana est pratiquement inoffensive. 94 % des jeunes Tchèques boivent de l'alcool, tandis que la moyenne européenne est 63 %. Parmi les jeunes en Tchéquie il y a aussi 79 % de fumeurs tandis que la moyenne européenne n'est que 67 %. Par contre, Jiri Presl, directeur de la fondation Drop In, ne pense pas que la situation, en République tchèque et à Prague, soit aussi catastrophique. Pour appuyer cette constatation, il souligne que la prolifération du virus du sida parmi les consommateurs tchèques de la drogue est minimale et que, dans ce sens, la situation en Tchéquie est meilleure qu'en Pologne, en Hongrie et en Russie, mais aussi dans certains pays occidentaux.