Les lycéens tchèques planchent déjà sur leur examen de fin d’études

Photo: CTK

Le top départ a été donné ce matin pour les lycéens de terminale tchèques avec le début des épreuves écrites de la « maturita », équivalent tchèque du baccalauréat. Réformé en 2011, l’examen essuie depuis deux ans un feu nourri de critiques de la part des élèves, des professeurs et même des hommes politiques. Depuis, les épreuves subissent chaque année de nouveaux ajustements et les quelques 100 000 élèves inscrits cette année auront l’occasion de tester les dernières nouveautés.

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Baccalauréat et « maturita » valident tous deux la fin du cursus dans l’enseignement secondaire, mais la comparaison s’arrête là. Alors qu’en France l’examen est le même pour tout le monde, en République tchèque il est organisé indépendamment par chaque lycée. Depuis 2011 cependant, un deuxième niveau d’épreuves est venu s’ajouter à ce système : un niveau national avec un examen de tchèque et le choix entre une épreuve de langue ou de mathématique, qui sont les mêmes pour tout le monde, que les élèves soient scolarisés dans un lycée technique de campagne ou dans un prestigieux établissement de la capitale. Une autre mesure de la réforme de 2011, consistant à proposer deux niveaux de difficulté dont le choix est laissé à l’élève dans chaque épreuve, a, elle, été abandonnée. Jiří Zíka, directeur du Centre pour le repérage et l’évaluation de l’éducation (Cermat) chargé de préparer la maturita, explique cet abandon :

« Nous avons constaté que l’intérêt pour un niveau de difficulté plus grand n’était pas aussi important qu’escompté et nous ne nous sommes apparemment pas montrés capables de communiquer correctement sur cette nouveauté avec les universités. »

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L’année dernière l’épreuve de niveau « difficile » de mathématiques avait fait scandale, élèves et professeurs l’ayant estimée bien trop difficile pour le temps imparti. Le Ministère de l’éducation avait réévalué les copies selon un nouveau barême et le directeur du Cermat, Pavel Zelený, avait été révoqué un mois plus tard. Le nombre de lycéens ayant tenté ce niveau difficile était de toutes façons très bas et les universités n’en avaient donc pas tenu compte dans l’examen des dossiers d’admission.

Autre détail de poids qui diffère totalement du système français et autre nouveauté cette année, ce sont les professeurs désignés par le directeur de chaque lycée qui corrigeront les copies de l’épreuve de tchèque. Le Cermat n’aura, lui, qu’un droit d’observation, comme l’explique Jiří Zíka :

« Cette année malheureusement nous ne pouvons rien faire car la notation des travaux écrits se fait dans les lycées. Nous aurons seulement la possibilité de suivre le déroulement de la notation. Bien sûr nous aurons aussi la possibilité, pas de contrôler, mais d’évaluer analytiquement quelle est la différence entre la vision de notre centre d’évaluation et celle de ceux qui corrigent dans les lycées. »

Un changement accueilli positivement par les établissements. Jaroslav Mervínský, directeur d’un lycée de Prague, s’en félicitait à la Télévision tchèque :

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« C’est sans aucun doute un changement positif. Les professeurs connaissent leurs élèves et donc ils savent ce qu’ils doivent attendre d’eux et ils pourront réagir de manière appropriée : tout d’abord ce sont les professeurs enseignant à ces élèves qui corrigent. Dans notre cas cela fait cinq professeurs, puis il y aura encore cinq professeurs pour contrôler les corrections, afin que nous soyons assurés d’une objectivité maximale. »

La semaine dernière une cyber-attaque a rendu le site du Cermat indisponible pendant plusieurs heures, empêchant professeurs, élèves et parents d’accéder aux informations sur le déroulement des épreuves et les privant de certains outils de révision. Les épreuves commencées, il ne reste donc plus qu’à croiser les doigts pour que cette année, enfin, l’examen se passe sans problème.