Les négociations sur le nouveau gouvernement tchèque : un chemin semé d'embûches et de pièges
Les pourparlers sur le nouveau gouvernement tchèque menés par le premier ministre sortant et chef du Parti civique démocrate Mirek Topolanek commencent de nouveau à ressembler à un dialogue de sourds. Tandis que Mirek Topolanek semble préférer un gouvernement de coalition qui réunirait le Parti civique démocrate (ODS), la Social-démocratie (CSSD), le Parti chrétien démocrate (KDU - CSL) et le Parti des Verts (SZ), pour les sociaux-démocrates une telle solution est inacceptable.
« Je pense que nous sommes capables de créer un nouveau gouvernement basé sur la coopération des deux partis. J'arrive à imaginer que dans un tel gouvernement il pourrait y avoir aussi le Parti chrétien-démocrate. Le gouvernement serait créé pour une période de trois ans et réaliserait un programme de réformes et de compromis. C'est ce que j'arrive à imaginer. »
Une telle solution est cependant loin de satisfaire la vice-présidente de la Chambre des députés et ancienne vice-présidente de l'ODS Miroslava Nemcova. Elle estime que la seule issue de la situation actuelle qui permettrait à son parti de sauver la face sont des élections anticipées :
« Si c'est un gouvernement avec un mandat jusqu'à l'année 2008, il ne pourra pas réaliser le programme de réformes que nous avons promis à nos électeurs. Si c'est un gouvernement avec un mandat jusqu'à 2009, on ne peut plus parler d'élections anticipées. »Les pourparlers sur le prochain gouvernement se sont compliqués encore davantage après la publication par le journal Mlada fronta Dnes d'un entretien secret de Marek Dalik, conseiller de Mirek Topolanek, avec le reporter du journal Jaroslav Kmenta. Lors de sa rencontre avec le journaliste, Marek Dalik a confié avoir négocié en secret avec certains députés sociaux-démocrates leur soutien pour le futur gouvernement de Mirek Topolanek. Selon ses paroles enregistrées par une caméra cachée, les négociations actuelles entre l'ODS et la Social-démocratie ne seraient qu'une comédie car l'ODS ne pourra jamais accepter les conditions des sociaux-démocrates.
Comme il fallait s' y attendre, l'affaire a déclanché un tollé sur la scène politique tchèque. Marek Dalik a d'abord nié, puis partiellement reconnu les paroles citées par Mlada fronta Dnes qui a donné à la disposition de la Télévision publique tchèque l'enregistrement de la caméra cachée. Face à ces révélations, Jiri Paroubek a décidé de proposer à son parti de suspendre pour le moment les négociations avec l'ODS et attend maintenant des excuses et des explications de la part de Mirek Topolanek. Quant au président de la République Vaclav Klaus, il a annulé la rencontre avec Mirek Topolank prévue pour ce lundi. Le chef de l'ODS devait présenter au Président la conception du nouveau gouvernement. Selon le Président, un entretien téléphonique avec Mirek Topolanek qu'il a eu dans la matinée de ce lundi, a suffi pour constater qu'il n'y avait pas de progrès dans les négociations.