Les négociations sur le radar américain en Tchéquie risquent de se heurter à un sérieux obstacle
Le cabinet tchèque poursuit ses négociations sur une éventuelle installation d’une station-radar américaine dans le massif de Brdy en Tchéquie. Le projet, qui n’est vraiment soutenu que par deux des trois partis de la coalition gouvernementale, suscite la critique de l’opposition et d’une importante partie de la population tchèque.
« Je ne l’exclue pas mais je considérerais comme correct, dans un tel cas, que les négociations sur le radar reprennent depuis le début. Nous avons entamé ces négociations, l’année dernière, en prenant en considération que chez nous il y aurait un radar tandis qu’en Pologne il y aurait des missiles. Si l’on préférerait une autre solution, il faudrait d’abord réexaminer ses possibilités et ses effets et ensuite on devrait reprendre les négociations politiques pour décider si nous voulons nous engager dans un tel projet. »
Le Parti social-démocrate (CSSD), principale formation de l’opposition, considère ce changement survenu au moment où les négociations sont en cours comme tout à fait absurde. Le chef du groupe social-démocrate dans la Chambre des Députés, Michal Hašek, explique pourquoi :
« Si vous voulez liquider un système, vous liquidez d’abord l’oeil de ce système et ce sont dans le domaine de défense anti-missile les radars, qu’ils soient placés en Tchéquie ou ailleurs. Il faut donc se poser la question de savoir comment serait assurée la protection de notre territoire et plus précisément du territoire où serait installée la station-radar. Pour l’instant nous ne connaissons pas la réponse à cette question. »
Michal Hašek estime donc que la Tchéquie ne devrait pas se presser et qu’elle doit attendre au moins l’arrivée d’une nouvelle administration américaine issue des prochaines élections présidentielles, avis qui est d’ailleurs partagé par certains représentants du Parti de Verts, une des formations de la coalition gouvernementale tchèque. Beaucoup dépend maintenant du résultat des pourparlers sur un éventuel déploiement du bouclier antimissile américain en Europe menés ces jours-ci aux Etats-Unis par le premier ministre polonais Donald Tusk. On a déjà laissé entendre que ces pourparlers pourraient durer encore six mois.