Les opinions sur la grève du 24 juin sont très partagées

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Selon la Confédération tchéco-morave des unions syndicales la grève d’une heure à laquelle elle avait appelé pour le 25 juin aurait été suivie par près d’un million de personnes. Pourtant, seulement 300 000 employés auraient débrayé dans le secteur public. Cette grève suscite les réactions les plus diverses.

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La République tchèque a probablement vécu la plus grande grève depuis la chute du communisme. Elle visait, selon les syndicats, les réformes mises en œuvre par le gouvernement qui ont causé la baisse des salaires réels dans le secteur public. Pourtant, dans certaines branches, comme les transports par exemple, les revendications étaient plus larges et touchaient aussi les conditions de travail. Ce sont d’ailleurs les transports qui ont été le plus perturbés par le mouvement de grève, surtout les chemins de fer avec l’arrêt provisoire d’un millier de trains. D’après le président de la Confédération tchéco-morave des unions syndicales, Milan Štěch, la grève ne devait pas nuire à l’économie, mais attirer l’attention sur les revendications des syndicalistes. La coalition gouvernementale à qui le mouvement s’adressait en premier lieu, a réagi d’une manière négative. Pour le Premier ministre, Mirek Topolánek, c’était une grève politique sous le patronage du principal parti de l’opposition, le Parti social-démocrate, étroitement lié aux syndicats. Le vice-premier ministre et ministre du Travail et des Affaires sociales, Petr Nečas est allé encore plus loin :

Petr Nečas,  photo: CTK
« La loi tchèque ne parle pas de la grève politique. A la différence d’autres pays, une grève dont les motifs seraient politiques pourrait être considérée comme illégale. Dans ce cas, ce serait la justice qui devrait en décider. »

De son côté, la députée Michaela Šojdrová, du Parti chrétien-démocrate qui participe au gouvernement, pense que tout n’a pas été fait pour éviter la grève :

« Le gouvernement a contribué au lancement de la grève par les syndicats, car il en a été question pendant assez longtemps. Il est possible que si la communication avait été meilleure, le gouvernement serait arrivé à une meilleure compréhension de la part des syndicats et la grève aurait pu être évitée. »

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Le président des sociaux-démocrates, Jiří Paroubek, affirme que, nous citons : « 900 000 participants à la grève est un chiffre énorme qui devrait conduire le gouvernement à la réflexion et appeler le Premier ministre à corriger l’orientation de sa politique. »

Les opinions diffèrent aussi bien sur l’importance et les motivations que sur la participation à la grève du 25 juin. Cependant tout le monde est d’accord sur une chose confirmée par les économistes : cette action de refus de la politique du gouvernement n’a pratiquement pas causé de dommages à l’économie nationale.