Les paiements de régulation chez le médecin divisent les politiciens

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Mardi, la Chambre des députés a rejeté le projet du parti social-démocrate, dans l’opposition, de supprimer les paiements de régulation chez le médecin. Le débat ne se termine pas pour autant : une partie des députés de la coalition gouvernementale demande la suppression de certains paiements. La situation devrait être plus claire après le 2 avril où le cabinet dressera un premier bilan de l’effet des paiements.

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Comme l’indique le mot régulation dans l’appellation de ces paiements, l’objectif suivi par le cabinet était de réguler l’abus des consultations chez le médecin. Ainsi, à partir du 1er janvier 2008, les Tchèques ont à payer un forfait de 30 couronnes pour une consultation ainsi que pour une prescription, 60 couronnes pour une journée à l’hôpital et 90 couronnes s’ils ont besoin d’une urgence. Depuis les trois mois qu’il est en vigueur, le système a rapporté près de 400 millions de couronnes et les consultations chez les spécialistes ont baissé d’un quart. Selon le Premier ministre Mirek Topolánek, les avantages du système sont d’ores et déjà ressentis positivement surtout par les grands malades, car le cabinet a fixé une limite annuelle de 5000 couronnes au-delà de laquelle les paiements sont restitués aux patients :

« A l’égard des personnes souffrant de maladies graves et ayant le plus besoin de soins médicaux, la barrière de 5000 couronnes est juste et il est clair qu’elle ne peut fonctionner qu’à condition que les paiements de régulation soient maintenus. Pour un politicien responsable, c’est naturel de penser à ces personnes, aux grands malades, et les autres doivent être conscients d’une solidarité à leur égard, solidarité qui fonctionne et qui doit fonctionner. »

La social-démocratie regrette le rejet de son projet. On écoute le député David Rath, prédécesseur de l’actuel ministre de la Santé :

David Rath
« C’est vraiment une mauvaise nouvelle pour la majorité des citoyens tchèques et tout dépend en ce moment de la Cour constitutionnelle à laquelle la social-démocratie s’est adressée car la réforme est, d’après elle, anticonstitutionnelle. Il faut attendre son verdict et tant qu’une suite ne sera pas donnée à notre plainte, nous continuerons, logiquement, à oeuvrer en vue de la suppression des paiements. »

Il reste encore le projet de la vice-présidente des députés chrétiens-démocrates, Michaela Šojdrová, qui a proposé de supprimer les paiements pour le séjour des mères et leurs nouveaux-nés à la maternité. Le cabinet doit se pencher sur l’effet de la réforme le 2 avril prochain. C’est déjà une concession, car au moment du lancement du système, il avait annoncé d’effectuer les premières analyses six mois après. En attendant, un débat houleux est mené au sujet de la deuxième étape de la réforme de la santé publique proposant la privatisation des caisses d’assurance-maladie, à l’exception de la première mutuelle dans le pays, la VZP, et la transformation des hôpitaux.