Les relations tchéco-allemandes au cœur de la visite du président allemand à Prague
Frank-Walter Steinmeier était ce mardi à Prague, où il a été reçu par son homologue Miloš Zeman. Cette rencontre a été l’occasion pour les deux chefs d’Etat de revenir sur l’évolution des relations tchéco-allemandes ces dernières années.
Les symboles d’amitié sont au cœur du mécanisme diplomatique tchéco-allemand : en 2014 déjà, le prédécesseur de Frank-Walter Steinmeier, Joachim Gauck, s’était rendu à Prague pour célébrer la Révolution de velours. La même année, Miloš Zeman s’était déplacé à Leipzig pour participer au 25e anniversaire des manifestations qui ont entraîné la chute de la République démocratique allemande.
Mais si les relations entre la République tchèque et l’Allemagne se sont considérablement améliorées depuis la chute du rideau de fer, la rencontre entre les deux hommes s’est déroulée sur fond de tensions et de désaccords sur un certain nombre de dossiers. Durant la conférence de presse qui a suivi la rencontre, Miloš Zeman n’a ainsi pas manqué d’évoquer un thème auquel il tient beaucoup, la question migratoire. Le président tchèque a rapidement marqué les divisions sur la question et rappelé la position de la République tchèque en la matière : pour lui, la priorité est d’intervenir auprès des pays les premiers concernés par l’émigration, plutôt que de suivre la politique des quotas. Le résident du Château de Prague a ajouté qu’il existait une « incompatibilité culturelle » avec les migrants musulmans ; de son côté Frank-Walter Steinmeier a préféré parler d’une « solution tolérante ».Autre point de tension entre les deux pays : les sanctions à l’encontre de la Russie dans le cadre du conflit dans l’est de l’Ukraine. Si les sanctions sont appliquées scrupuleusement par tous les Etats membres de l’Union Européenne depuis le début de la guerre, le président tchèque souhaiterait les arrêter, estimant qu’elles n’ont pas atteint leur but et ne changeaient rien au déroulement du conflit. A l’opposé, Frank-Walter Steinmeier a fait savoir qu’il considérait comme impossible de mettre fin aux sanctions tant que la guerre continuera dans le Donbass.