Les restaurateurs du pont Charles se voient accuser d’avoir bâclé leur travail

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La méthode de la restauration du pont Charles, le monument historique le plus célèbre de Prague, est de nouveau mise en cause. Cette fois-ci, ce sont les inspecteurs du ministère de la Culture qui soumettent les restaurateurs du pont à une sévère critique.

Les inspecteurs du ministère de la Culture,  photo: CTK
Le pont de pierre construit au XIVe siècle sur l’ordre de l’empereur Charles IV pour relier les rives de la Vltava est aujourd’hui un symbole de Prague et le monument le plus visité de la capitale. Les travaux de sa dernière restauration avaient commencé en août 2007 et, par la suite, ses restaurateurs se sont vus accuser plusieurs fois de nuire à l’authenticité historique du monument. Cette fois-ci, les critiques à leur égard semblent graves et bien fondées. Les inspecteurs du ministère de la Culture qui examinent le pont depuis juillet dernier sont catégoriques : les travaux de restauration nuisent gravement à la valeur esthétique du monument et à son authenticité historique.
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La substitution des blocs de pierre dans le revêtement du pont est trop importante et souvent sont remplacés des blocs encore réparables. La taille des nouveaux blocs est de mauvaise qualité. Le directeur du département d’inspection du ministère de la Culture, Jiří Varhaník, confirme que les restaurateurs ont commis des fautes graves:

«L’installation de nouveaux blocs par lesquels on a remplacé les vieilles pierres dans le revêtement extérieur du pont, a été effectuée d’une façon dont la qualité artisanale était insuffisante. Les nouveaux blocs de pierre dans la partie inférieure du revêtement sont donc en saillie et débordent du mur de plusieurs centimètres.»

La municipalité et l’Institut national de protection des monuments historiques qui surveillent les travaux, ne sont pas d’accord avec ce jugement sévère et prennent la défense des restaurateurs et de la qualité de leur travail. Ils soulignent que la préparation des travaux a pris plusieurs années et a été très soigneuse. Ondřej Ševců de l’Institut de protection des monuments historiques explique les intentions des restaurateurs:

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«Notre objectif n’était pas de donner aux nouveaux blocs tout à fait l’aspect de la pierre originale. Ce n’est même pas tout à fait possible parce que les blocs anciens, qui souvent ne sont pas gothiques, n’ont pas été taillés d’une façon typique pour l’âge gothique. Ce qui est vraiment gothique se trouve un mètre au-dessous de la chaussée du pont. C’est le fond gothique de ce monument que nous cherchons à protéger.»

Ondřej Ševců admet pourtant que les tailleurs de pierre et les ouvriers ont commis, lors des travaux, des fautes et des imprécisions sans gravité qui peuvent être corrigées. Quant à l’ingénieur Daut Kara, de la société Mott MacDonald, qui organise les travaux, la reconstruction du pont Charles était déjà extrêmement urgente. Il affirme que si l’on utilisait la méthode de taille historique sollicitée par les critiques du ministère de la Culture, les travaux se prolongeraient à l’infini.