Les sécheresses du printemps et la hausse du prix du baril de pétrole devancent les directives européennes et imposent un réajustement des prix aux ag
Par Béatrice Cady.
Depuis les sécheresses du printemps, la production agricole tchèque a du plomb dans l'aile. Les pertes sont estimées par le ministère de l'Agriculture à plus de 15 milliards de couronnes, et les fortes chaleurs ont dégradé plus de 1,5 millions d'hectares, soit une baisse de 10% du rendement national. Les agriculteurs, qui, pendant les mois d'avril à juin avaient tant bien que mal réussi à garder la tête hors de l'eau, se voient forcés d'imposer une hausse de 10% sur le prix des aliments à l'automne, augmentation sera aggravée par la hausse du prix du baril de pétrole, passé à 30$.
Les aliments les plus touchés seront bien sûr les céréales, avec 10% en plus sur le prix du pain et de la farine. Le prix de la bière devrait également grimper, dû à l'augmentation du prix de l'orge malté. Les aliments pour animaux seront à 30% plus chers. La viande ne sera pas en reste, avec une hausse de 10% pour la volaille et le porc. La hausse sera plus faible pour le boeuf (5%), la demande étant moins importante. Alors que les prix avaient augmenté de 3,5% en avril à 15% en juin, les consommateurs n'ont eu à pâtir d'une hausse de 0,7% que depuis mai. Les conséquences de la sécheresse et de la hausse du baril du pétrole peuvent aggraver les risques d'inflation. Mais pour l'instant, la banque centrale tchèque n'envisage pas d'augmentation des taux d'intérêts.
Cette montée des prix, qui s'effectue en parallèle avec l'alignement des prix tchèques sur ceux de l'U.E., était tôt ou tard nécessaire, déclare le ministre de l'agriculture Jan Fencl. Les autorités demeurent confiantes, comptant sur les exportations et le jeu de la concurrence pour adoucir la crise agricole. Actuellement, la nourriture coûte en moyenne 25 à 35% moins cher en République tchèque que dans les pays de l'Union européenne.