Les soldes ont commencé, les foires d'empoigne également

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Sitôt la fièvre des courses de Noël passée, voilà que la température monte de nouveau dans tous les magasins de République tchèque et d'Europe. A grands coups de réductions, les magasins rivalisent de produits aux tarifs séduisants, jusqu'à provoquer de véritables bagarres et incidents, comme ce lundi dans beaucoup de magasins du pays. Voici un tour d'horizon de l'atmosphère des soldes et quelques réflexions à ce sujet.

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Nous sommes mardi matin, à Prague, au centre commercial de Novy Smichov, dont l'un des points névralgiques, malgré la diversité de magasins, reste l'enseigne française Carrefour, qui chaque jour, draîne des milliers de personnes. Partout à l'intérieur du centre commercial et autour de celui-ci, les panneaux aux couleurs criardes remplacent les décorations de Noël et annoncent des pourcentages de réduction extraordinaires : après les fêtes, les grands magasins vident les stocks, mais en profitent bien entendu pour attirer le chaland et séduire de nouveaux clients. Cette année, Carrefour a frappé fort, proposant jusqu'à 95% de réduction pour certains produits. Si mardi l'atmosphère était plus calme, en revanche, lundi, c'était la foire d'empoigne, comme nous le confie cette cliente :

« C'était très mal organisé, beaucoup de produits n'avaient pas changé de prix. Par exemple, ils proposaient des cuisinières mais dès le matin, il n'y en avait que quelques-unes. Il y avait peu de tout. Et c'était surtout la pagaille. Quand quelqu'un achetait un produit et que le prix n'avait pas été changé, il devait faire la queue à l'information, les gens passaient leur temps à se disputer, ce n'était pas du tout au point. »

La suite de mes questions, j'ai préféré aller les poser dehors, après avoir eu quelques explications avec la direction du centre commercial. J'ai demandé à un homme qui se dirigeait vers le bâtiment s'il était venu pour les soldes :

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« Quand j'ai besoin de quelque chose, eh bien, je me l'achète. Et je ne vais pas commencer à courir à droite à gauche. Pour moi, c'est une perte de temps que de passer des heures à faire la queue. Franchement, ça je ne supporte pas. J'ai justement vu à la télé toutes ces queues, et honnêtement ça ne vaut pas le coup. En gros, j'aime faire mes courses tranquillement. »

Tout comme lui, quelques-unes des autres personnes que j'ai interrogées m'ont fait part de la répulsion qu'elles éprouvaient face à ces bousculades, parce qu'elles font ressortir le pire de l'humain, ainsi que l'a noté une passante qui m'a dit ne pas aller dans ces centres commerciaux. De même, difficile de ne pas éprouver de gêne en voyant se succéder deux pages du quotidien Mlada Fronta Dnes : à la photo d'Indonésiens jouant des coudes pour récupérer des cartons de vivres jetées d'un avion répond, ou plutôt ne répond pas, celle des gens massés devant Carrefour et se disputant l'entrée de la caverne d'Ali Baba.