Les sportifs handicapés
On les rencontre tous les jours, dans les rues, les trams, les autobus ou le métro. Qui ? Des personnes pour qui la vie est beaucoup plus difficile que pour le commun des mortels : les handicapés. Une catégorie de ces personnes n'est pas aussi connue : celle des handicapés qui ne veulent pas abandonner et qui ont décidé de se battre pour faire... du sport, par exemple. Les sportifs handicapés, ceux qui pratiquent ce qu'on appelle le handisport, ou le sport adapté, c'est aussi la vie de chaque jour, le quotidien de la République tchèque.
« Monsieur Jaroslav Hybs est un employé de la Fédération tchèque des sportifs atteints de la poliomyélite. Il fait partie du comité d'organisation du Championnat d'Europe cycliste des handicapés. Ce championnat ouvert se déroule selon un cycle de quatre ans, ce qui est dû à la tenue des Jeux olympiques, donc aussi des jeux pour les handicapés, les Jeux paralympiques. Ils ont lieu en été et en hiver, comme les Jeux olympiques. Il y a donc toujours, le championnat d'Europe, le championnat du monde et les Jeux olympiques, les paralympiques pour les handicapés ».
On parle des handicapés qui participent à ce championnat cycliste. Qui sont donc ces personnes qui courent sur la piste du véléodrome de Prague, dans le dixième arrondissement de la capitale tchèque. Jaroslav Hybs nous explique la différence entre les catégories
« On pourrait diviser les handicapés en quatre catégories. Il y a, tout d'abord, la catégorie des personnes qui sont handicapées de la vue. Cela veut dire qu'elles participent aux compétitions en tandem, donc avec une autre personne qui n'est pas handicapée, qui voit donc très bien, mais doit savoir bien faire aussi du vélo, et qui les guide sur la piste. Naturellement, cela peut être une équipe de deux hommes, donc masculine, ou formée par deux femmes, donc féminine. Si il y a un homme et une femme, on parle d'une équipe mixte. Il y a ensuite les handicapés moteur, donc les sportifs qui ont subi une amputation, cela à plusieurs degrés. Nous avons des sportifs amputés du tibia, mais aussi de la cuisse, par exemple. Il y a aussi des sportifs amputés des membres supérieurs ou des deux. Ils sont tous divisés en différentes catégories, selon le handicap que leur amputation représente. La troisième catégorie est représentée par les handicapés mentaux. Parmi eux, nous trouvons des sportifs qui souffrent de malformations innées, mais aussi des sportifs qui ont été victimes d'un grave accident, même, par exemple de l'attaque d'une tique, lors d'une cueillette de champignons. En effet, la tique peut provoquer une grave maladie, l'encéphalitide, qui endommage gravement le cerveau. Ces sportifs ne courent plus sur des vélos classiques, mais souvent sur des tricycles ou autres machines adaptées à leur handicap. Les compétitions se déroulent exclusivement sur route. La dernière catégorie est représentée par les sportifs qui sont condamnés au fauteuil roulant, en général les paraplégiques. Cela veut dire qui utilisent leurs mains et leurs bras pour se déplacer et donc aussi pour faire une course. Cette année, pour la première fois, les femmes forment une catégorie indépendante, grâce à la diplomatie tchèque ».
Un tel championnat d'Europe doit certainement demander des moyens financiers. Comment sont-ils assurés ? Le gouvernement tchèque, d'autres gouvernements, des organisations internationales, des institutions, des associations à but non lucratif y contribuent-ils ? Jaroslav Hybs, du comité d'organisation.« En effet, cela demande d'importants moyens financiers. A partir de cette année, pourtant, le réglement a changé et respecte le réglement de la Fédération internationale du cyclisme. Pour cela, le Championnat d'Europe, qui se déroule en Tchéquie, est un championnat ouvert, donc avec la participation de tous les pays. En Tchéquie, il y a donc des équipes de grands pays, commes les Etats-Unis, l'Australie. Cela donne un plus grand éclat à cette compétition et attire les éventuels sponsors. En effet, les moyens des fédérations, unions et organisations nationales des handicapés sont limités. Les gouvernements, donc les différents ministères, ne contribuent pas beaucoup et la principale source de moyens financiers est représentée par les sponsors, éventuellement des organisations à but non lucratif. Naturellement, les participants à ce championnat, mais aussi à d'autres compétitions internationales, payent une taxe de participation. Elle est, souvent, financée par les unions et organisations nationales des sportifs handicapés ».
Une preuve que la vie des sportifs handicapés n'est pas facile en France, non plus, c'est ce que nous a dit, lors du Championnat d'Europe cycliste des handicapés, à Prague, le psychologue de l'équipe française, Claude Parisot.Il nous explique que les sportifs handicapés en France ne bénéficient pas d'un grand soutien de l'Etat. Ils doivent rechercher des sponsors. En fait ils restent au niveau amateur, alors que certaines équipes, présentes au Championnat d'Europe cycliste des handicapés, en Tchéquie, sont, très souvent, au niveau professionnel. Cela se voit, d'ailleurs, à leur équipement par exemple.
Que dire de plus ? Que cela est aussi la vie de chaque jour, la vie d'un sportif handicapé, de son organisation, de sa volonté de vivre au maximum, en dépit des mauvais coups du sort.