Le paradis des antiquaires
La 16e Foire des antiquités organisée par l'Association des antiquaires tchèques a ouvert ses portes dans la galerie Manes à Prague. Parmi les premiers visiteurs se trouvait Vaclav Richter qui s'est entretenu avec la présidente de l'Association des antiquaires, Simona Sustkova.
"Quelque 60 exposants de toute la République tchèque participent à notre foire. C'est déjà sa 16e édition et nous avons donc beaucoup d'expériences avec l'organisation d'une telle manifestation. Souvent, il s'agit d'exposants qui ont déjà participé à des éditions précédentes et le public les retrouve donc à la foire en cours mais les retrouvera aussi à la foire suivante."
Que peut-on donc voir et acheter, ces jours-ci, à la galerie Manes située dans le centre de Prague, sur les bords de la Vltava? Comme d'habitude un choix d'antiquités de tous genres (bijoux, services de porcelaine, statues et statuettes, bibelots, vases et d'autres objets de verre, meubles anciens) mais ce qui est caractéristique pour cette 16e édition de la Foire, c'est la peinture tchèque de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. On y trouve une multitude de toiles de cette période-là, dont certaines de haute qualité. Inutile de présenter à un collectionneur averti les peintres Vaclav Brozik, Antonin Chitussi, Alois Bilek, Jan Bauch, Oldrich Blazicek, Vaclav Radimsky et Jan Zrzavy. On en vient à se demander d'où vient cette profusion d'oeuvres-d'art. Simona Sustkova :
"Les gens chez nous ont toujours aimé et acheté des antiquités. Dans l'entre-deux-guerres la Tchécoslovaquie était un pays riche et on importait donc des oeuvres de qualité par exemple de Grande-Bretagne, de France et d'autres pays européens riches en antiquités. Ces oeuvres sont restées chez nous et elles apparaissent sur le marché parce que les gens qui les ont possédées pendant des générations commencent à les vendre."
Les tableaux de peintres tchèques sont recherchés surtout par des collectionneurs tchèques, mais la foire n'est pas sans intérêt même pour des visiteurs étrangers venus par exemple de France. Simona Sustkova explique pourquoi:
"On y trouve des oeuvres intéressantes de verriers français. Les Tchèques aiment le verre et ils en achetaient beaucoup lors de leurs voyages en France. Bien sûr, ils n'aiment pas vendre ces oeuvres, mais elles existent dans les anciennes familles aisées et on les trouve aussi à notre foire. On peut y voir également des tableaux de peintres français moins connus. Beaucoup d'artistes tchèques ont vécu et étudié en France, ils ont été influencés par l'école française et ils ont amené en Bohême des tableaux de leurs amis français. Et ces tableaux apparaissent, trois générations après, sur notre marché."
La Foire des antiquités sera ouverte jusqu'à lundi 7 novembre.
