Les Tchèques deviennent sensibles à l’huile de palme

L'huile de palme, photo: Romain Behar

Un Tchèque sur trois refuse d’acheter tout produit à base d’huile de palme. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée cette année par la Radio tchèque. Néanmoins, la République tchèque ne fait pas partie des pays, tels que la France par exemple, qui envisagent de taxer davantage l’huile de palme, ce produit très controversé, sa culture ayant entraîné une déforestation massive en Indonésie, mais aussi en Afrique.

L'huile de palme,  photo: Romain Behar
Selon la député communiste Kateřina Konečná, « ces mesures restrictives concernent de l’huile de palme non certifiée, dont le volume sur le marché européen représente environ 80%. Au fur et à mesure que les Etats membres s’engageront dans ce domaine, le ministère tchèque de l’Agriculture se rendra compte peut-être que c’est un problème qui devrait l’intéresser. »

Or, le ministre de l’Agriculture Marian Jurečka du Parti chrétien-démocrate avait déclaré, à plusieurs reprises, qui la République tchèque n’envisageait aucune mesure de ce genre. « Si l’on remplaçait massivement l’huile de palme par une autre huile, les prix s’envoleraient, c’est absolument évident. Selon les statistiques, l’huile de palme est la moins chère dans le monde entier. La différence de prix entre l’huile de palme et l’huile de soja, la deuxième moins chère sur le marché, représente 15-20% », a expliqué l’analyste Petr Havel.

En 2015, environ 16 000 tonnes de l’huile de palme ont été importées en République tchèque. De plus en plus méfiants à l’égard de l’huile de palme, qui aurait, entre autres, des effets néfastes sur la santé et pourrait favoriser le risque d’accidents cardio-vasculaires, les Tchèques seraient plusieurs milliers à utiliser un « filtre » proposé par un magasin alimentaire sur Internet. Il permet de tester facilement la présence de l’huile dans les produits, par exemple dans les sucreries, pâtisseries, produits boulangers ou encore dans des produits alimentaires pour enfants.