Les Tchèques restent les premiers consommateurs de cannabis en Europe
Les jeunes Tchèques restent en première position de l’échelle européenne de consommation de cannabis et d’ecstasy. Pour ce qui est du cannabis, notre pays détient même, et de loin, une triste primauté. En revanche, la Tchéquie affiche un recul de la consommation de drogues dures, à la différence de l’Europe où la consommation de cocaïne est en augmentation. Un fait légèrement positif : le nombre de délits commis en rapport avec la drogue est en baisse en République tchèque. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2009 de l’agence sur les drogues de l’UE qui a fait le tour des 27 Etats membres de l’UE, plus la Croatie, la Turquie et la Norvège.
D’autre part, la Tchéquie connaît moins de crimes commis en rapport avec le cannabis, 29% seulement, par rapport à l’Europe où ce nombre varie entre 55 et 85%. L’explication en est que c’est la métamphétamine, la drogue traditionnellement fabriquée en Tchéquie, qui est responsable de 60% des délits liés à la drogue. Selon Jiří Pressl, médecin chef de l’association Drop in qui aide les toxicomanes, notre pays reste le premier laboratoire européen de la pervitine en Europe et la pervitine reste la première drogue des Tchèques.
Que fait la Centrale nationale anti-drogue pour y faire face ? On écoute son directeur Jakub Frydrych :
« Nous ne cessons d’exercer une pression systématique pour démanteler les lieux de production, nous œuvrerons en vue d’obtenir les changements législatifs liés à la vente des médicaments contre la grippe contenant de la pseudoéphedrine pour limiter la production illégale de la pervitine. Pour illustrer notre travail – en 2008, la police tchèque a démantelé 434 laboratoires de pervitine à domicile. »
Autre fait que révèle le rapport sur le phénomène de la drogue en Europe : la consommation de cocaïne est en progression dans l’ensemble de l’Europe, à l’exception de la Tchéquie où le nombre des usagers s’est stabilisé à près de 10 000. Jiří Pressl de Drop in précise :
« Cette vague a frappé naturellement aussi la Tchéquie, mais plutôt le groupe de ‘Hight society’, des gens aisés, adultes, qui savent maîtriser l’usage, et ne se retrouvent pas dans des problèmes qui les conduiraient jusqu’à notre centre. Mais pour les autres, c’est la pervitine la première drogue de choix. »
Le rapport dit aussi que les organes de l’Etat restent toujours un pas derrière les trafiquants de drogues. Pour le directeur de la centrale nationale anti-drogue, cela est dû à la logique même de la drogue. Aucun Etat n’est vainqueur dans cette bataille, peu importe s’il pratique une politique de répression ou pro-libérale. Le moins que l’on puisse faire est de chercher à minimiser les dégâts.