Les Tchèques voteront-ils comme les Allemands ?
L'échec relatif de la CDU allemande motive le parti social-démocrate tchèque (CSSD), alors que les conservateurs de l'ODS refusent tout parallèle entre les situations politiques allemande et tchèque.
« Dans les deux pays, les sociaux-démocrates sont au pouvoir, et cela dans des conjonctures économique et internationale difficiles, à un moment où des réformes sont nécessaires. Les sociaux-démocrates entreprennent également des réformes, des réformes socialement supportables. Mais pour beaucoup d'électeurs de gauche, ces réformes apparaissent radicales. »
A Prague, comme à Berlin avant les élections, les sondages donnent l'opposition de droite en tête. Pour Jan Bures, rien de plus normal :
« Avant les élections, les enquêtes d'opinion ne représentent pas grand-chose, et beaucoup en profitent pour exprimer leur mécontentement. Les gens sont déçus, sceptiques, et donnent leur voix dans les sondages à d'autres partis. Mais lorsqu'on en vient aux élections, quand les électeurs savent que ce n'est plus un sondage mais que cela devient sérieux, que leur bulletin peut influencer leur avenir personnel, alors ils sont beacoup plus prudents. »
Pour Jan Bures, il est possible que les résultats des élections tchèques ressemblent aux résultats de dimanche dernier en Allemagne :
« Oui, certainement. La possibilité existe. La situation ici est similaire à la situation en Allemagne avant les élections. L'ODS dépasse de plus de dix points le CSSD dans les sondages. Et malgré cela, les électeurs de gauche ont pu voir que ces enquêtes ne sont qu'un instantané fait à un moment donné. Et en Tchéquie, les élections n'auront lieu qu'en juin prochain. Si la situation a pu être renversée en un mois en Allemagne, pourquoi les sociaux-démocrates tchèques ne pourraient-ils pas gagner ? »