Andrej Babiš et son mouvement ANO remportent les élections régionales

Andrej Babiš, photo: ČTK

Les élections régionales, organisées les 7 et 8 octobres derniers en République tchèque, ont été marquées par une large victoire du mouvement ANO, qui a obtenu la majorité des suffrages dans neuf des treize régions du pays, ainsi que par la déconfiture du Parti social-démocrate (ČSSD). Les candidats de la principale formation de la coalition gouvernementale ne sont arrivés en tête que dans deux régions. La nouvelle défaite des partis de droite, représentée par le Parti civique démocrate ODS et TOP 09, ainsi que le faible taux de participation, inférieur à 35%, sont également à retenir.

Andrej Babiš,  photo: ČTK
Suite à ces élections régionales, le mouvement ANO fondé par le milliardaire d’origine slovaque et actuel ministre des Finances Andrej Babiš, a renforcé sa position sur la scène politique tchèque. Après ses premiers succès aux élections législatives en 2013 puis aux dernières élections au Parlement européen en 2015, ANO, membre de la coalition gouvernementale, a réussi à convaincre les électeurs dans une très grande majorité des régions, à l’exception de celles de Liberec, de Zlín, de Vysočina et de Bohême du Sud. La formation qui, selon les politologues, fait figure « d’opposition au sein du gouvernement », continue à miser sur son image de mouvement de protestation contre les grandes formations politiques bien établies sur la scène politique et leurs prétendues « pratiques de corruption ». Nous écoutons le leader du mouvement ANO, Andrej Babiš :

« Il est important que les gens se rendent compte que les régions vivent de nos impôts, qu’ils n’ont pas leurs propres moyens financiers, mais que leur devoir est de redistribuer l’argent dont ils disposent. Nous voulons que cette redistribution soit transparente. Les résultats des élections montrent que les électeurs sont raisonnables et bien conscients de la manière dont les régions ont été gérées ces huit dernières années. »

A la tête de onze régions avant le scrutin, la social-démocratie espérait obtenir sept mandats. Finalement, elle ne s’est imposée que dans deux régions, dans la Vysočina et en Bohême du Sud. Le Premier ministre et leader du parti Bohuslav Sobotka :

« La social-démocratie est en deuxième position. Le message des électeurs est clair : après huit ans, ils souhaitent un changement dans la gestion des régions. Nous allons maintenant nous concentrer sur le deuxième tour des élections sénatoriales, ainsi que sur la formation des coalitions au sein des nouveaux conseils régionaux, car nos représentants sont évidemment en jeu dans les régions où nous avons terminé en deuxième position. Nous sommes prêts à continuer à exercer une politique social-démocrate au niveau régional. »

Le parti parlementaire TOP 09, qui ambitionnait de devenir le leader de l’opposition de droite, fait figure de grand perdant de ces élections régionales, avec seulement 3,4% des voix, de même que le Parti communiste KSČM. Ce dernier a obtenu 86 mandats, comparé aux 182 mandats décrochés lors des dernières élections en 2012.

Rappelons encore que le mouvement ANO est arrivé en tête également à l’issue du premier tour des élections sénatoriales partielles, qui s’est tenu parallèlement aux élections régionales. Vingt-sept des quatre-vingt sièges que compte la Chambre haute du Parlement doivent être renouvelés. ANO a vu ses candidats accéder au second tour dans 14 des 27 circonscriptions.