La nouvelle risque de perturber les relations bilatérales tchéco-slovaques, jusqu'ici jugées excellentes. La République tchèque se dit prête à introduire de sévères contrôles frontaliers si Bratislava ne rattrape pas son retard dans les préparatifs à l'intégration de l'espace Schengen.
Photo: Commission européenne
Rappelons que l'Union européenne s'est fixée pour objectif, le 5 décembre dernier, la levée des contrôles aux frontières terrestres et maritimes de l'espace Schengen pour les citoyens des nouveaux membres de l'UE, et ceci dès la fin de 2007. Pour cela, il faut que les Etats en question remplissent toutes les conditions nécessaires. En Slovaquie, les préparations à l'intégration de la zone de libre circulation s'avèrent particulièrement compliquées. Le pays doit notamment assurer la sécurité de la nouvelle frontière extérieure de Schengen, celle avec l'Ukraine, longue de 100 km et se trouvant dans une région de haute montagne.
Jan Kohout
La République tchèque, qui n'aura, elle, aucune frontière commune avec des Etats tiers, craint que les difficultés de la Slovaquie ne retardent sa propre intégration de l'espace Schengen. Mardi, l'ambassadeur tchèque auprès de l'UE, Jan Kohout, déclarait à Bruxelles : « Nous avons intérêt à ce que les Républiques tchèque et slovaque rejoignent en même temps l'espace Schengen. Mais si ce n'est pas possible du côté de la Slovaquie, nous sommes prêts politiquement à introduire des contrôles à la frontière tchéco-slovaque. »« Effectivement, c'est un des scénarios possibles », a confirmé, à Prague, le ministre de l'Intérieur, Ivan Langer. Déclarations pour le moins surprenantes pour le représentant permanent de la Slovaquie auprès de l'UE, Maros Sefcovic :
« Avec nos partenaires tchèques, nous avons toujours évoqué, dans nos entretiens, l'intégration commune de l'espace Schenghen. L'objectif est de supprimer les frontières et non pas de les instaurer. En tout cas, la Slovaquie fera tout son possible pour régler ce qu'il faut régler. »
Habitués à franchir la frontière qui les sépare presque librement, munis de leur seule carte d'identité, les Tchèques et les Slovaques feraient donc un grand pas en arrière. Sans oublier que la Pologne et la Hongrie, deux autres pays voisins de la Slovaquie seraient eux aussi impliqués...