L’Etat décide de sauver la plus ancienne école des métiers des arts verriers en Europe

Photo: www.czech-glass-school.com

Il risque de manquer à la région de Liberec, en Bohême du Nord, plus de 520 millions de couronnes pour le financement des écoles au cours de la période 2011-2014. Pour remédier à cette situation, les autorités régionales préparent depuis plusieurs mois une réorganisation qui devrait toucher deux établissements scolaires sur trois.

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Cette réforme soulève des protestations, notamment au sein du Lycée des métiers des arts verriers de Kamenický Šenov, une commune de 4 000 habitants située à proximité de la ville de Česká Lípa. Fondé il y a 150 ans, dans cette région réputée pour sa tradition verrière, Le Lycée de Kamenický Šenov qui ne compte actuellement qu’une soixantaine d’élèves et une vingtaine d’enseignants aurait dû fusionner, dès la rentrée 2011, avec le Lycée professionnel de la ville voisine de Nový Bor. Un projet que les professeurs et les élèves ont rejeté. La directrice du Lycée de Kamenický Šenov, Marie Kronďáková, a expliqué à Radio Prague pourquoi :

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« Ce qui nous gêne, c’est que le Lycée de Nový Bor n’est pas une école artistique, c’est un lycée professionnel. Les spécialisations qui sont enseignées chez nous risqueraient de disparaître, car depuis deux ans, le Lycée de Nový Bor n’a pas ouvert de départements spécialisés dans les métiers des arts verriers. L’année prochaine, il n’y aura qu’une seule classe dédiée au verre. En plus, notre école est la seule dans le pays à proposer une formation en design d’objets lumineux. Nous collaborons avec l’entreprise Preciosa Lustry qui fabrique des lustres et où sont employés de nombreux anciens élèves de notre école. A Nový Bor, nous ne pourrions plus assurer cet enseignement. »

Depuis plusieurs années, le secteur de la fabrication de verre traverse une crise en République tchèque. Marie Kronďáková est persuadée que cette situation ne décourage pas les adeptes des métiers des arts verriers :

« Toutes les écoles souffrent de manque d’élèves. C’est une tendance générale. Nous avons très peu d’anciens diplômés qui ont des difficultés à trouver du travail : actuellement, ils sont quatre. L’avantage de notre enseignement est que nos diplômés peuvent également faire valoir leurs capacités dans d’autres domaines des arts plastiques, qu’ils apprennent aussi à travailler manuellement. »

Mardi dernier, le ministre de l’Education nationale Josef Dobeš a proposé à la région de Liberec de prendre en charge le financement du Lycée des métiers des arts verriers de Kamenický Šenov. De même, il envisage d’apporter un soutien financier à d’autres lycées spécialisés par exemple en pisciculture, en viticulture ou en fabrication d’instruments de musique. Josef Dobeš :

Josef Dobeš en visite au Lycée des métiers des arts verriers de Kamenický Šenov,  photo: www.czech-glass-school.com
« Il faut sauver ces écoles qui font partie du patrimoine national. Je pense que c’est la tâche de l’Etat. Il n’y en a pas plus de cinq dans tous le pays et je suis prêt à trouver, dans le budget du ministère, des moyens pour leur financement. »

La réorganisation des écoles de la région de Liberec continue tout de même à chauffer les esprits : mardi, plusieurs dizaines de personnes ont essayé, en vain, d’assister à la réunion du conseil régional qui devait l’approuver. Le vote a finalement été rapporté au mois d’avril.