L’eurocommissaire tchèque pourrait être une femme
Alors que le conservateur Jean-Claude Junker a été élu à la tête de la Commission européenne ce mardi, la République tchèque n’a pas encore le nom du prochain commissaire à lui proposer. Après Vladimír Špidla, commissaire à l’Emploi, aux Affaires sociales et à l’Egalité des chances, et Štefan Füle, chargé de l’Elargissement, la République tchèque ambitionne d’obtenir un poste influent, de préférence dans le domaine économique. Après de longues négociations infructueuses, le Premier ministre Bohuslav Sobotka est parti à Bruxelles, ce mercredi, avec deux noms, marque du désaccord au sein de sa coalition gouvernementale.
« Les femmes commissaires européennes craignent que la nouvelle commission ne contienne pas un nombre suffisant de femmes. Pour cela, nous adressons à Monsieur Junker une lettre signée par toutes les femmes dans l’actuelle commission dans laquelle nous lui demandons de nommer au moins dix femmes dans la future commission. »
Tous les Etats s’efforcent de proposer leur candidat le plutôt possible pour décrocher un portefeuille prestigieux. La République tchèque hésite encore sur l’identité de son eurocommissaire mais elle est loin d’être le seul pays dans ce cas. La Slovaquie a bien proposé rapidement Maroš Šefčovič, mais la France par exemple n’a pas encore confirmé son candidat, ni d’ailleurs la Belgique qui a pris du retard du fait de l’interminable formation de son gouvernement fédéral. La rumeur circule que, non seulement les derniers venus auront les postes les moins importants, mais ils devront en plus envoyer à Bruxelles… une femme. Pour Věra Jourová, voilà qui représente une opportunité pour la République tchèque de décrocher un portefeuille prestigieux :
« Il y a une semaine, j’étais à Bruxelles où j’ai reçu des signaux très forts indiquant que si la candidate est une femme, il y aurait de fortes chances que la République tchèque obtienne un poste important. D’où ma nomination de la part du mouvement ANO. La République tchèque doit se précipiter à Bruxelles pour faire du lobbying pour défendre ses intérêts. Personnellement, je m’oriente depuis longtemps dans le domaine de la politique régionale, mais cette problématique est si large qu’elle intègre aussi les domaines du marché intérieur, de la concurrence ou encore du transport. »Néanmoins, il ne faut pas confondre la Commission européenne avec le Conseil, qui est l’organe représentant les intérêts des Etats membres. Les commissaires, même s’il s’agit de candidats nationaux, auront à gérer un portefeuille à l’échelle européenne sans favoriser leur pays.
Et ne pas oublier non plus que quand Jean-Claude Juncker aura composé son équipe, celle-ci devra être approuvée par le Parlement européen. Son prédécesseur, José Manuel Barroso, a dû remplacer plusieurs de ses candidats n’ayant pas passé les auditions face aux eurodéputés. Des remaniements peuvent donc encore survenir.