L’examen au géo-radar ravive les hypothèses sur le tombeau présumé de Sainte Agnès
Depuis des siècles un mystère plane sur le lieu du dernier repos de Sainte Agnès de Bohême. Nous ne savons pas où la sainte a été enterrée. Cependant, depuis quelques temps, les archéologues suivent une nouvelle piste qui semble prometteuse. Les recherches se concentrent maintenant sur l’église Saint-Haštal (Saint-Gall) dans le centre historique de Prague.
Sainte Agnès, princesse přemyslide qui a vécu entre 1205 et 1282, était la fille du roi Otakar 1er. Fondatrice de l’Ordre des chevaliers de la Croix à l’Etoile rouge, d’une abbaye franciscaine, d’un couvent de Clarisses et du premier hôpital de Prague, elle a été vénérée par le peuple comme une sainte longtemps avant sa canonisation tardive en 1989. Après sa mort, elle a été inhumée dans le couvent qui porte son nom, mais aujourd’hui son tombeau est vide. Selon une hypothèse, sa dépouille aurait été transférée pendant les guerres hussites dans l’église Saint-Gall située à une centaine de pas du couvent. Les examens au géo-radar effectués dans cette église ont encore ravivé les espoirs des archéologues. L’un d’eux, Leo Vrzal, explique:
« C’est par une méthode comparative que nous avons vérifié les premiers résultats des examens au radar et nous avons vraiment constaté la présence, 30 ou 40 centimètres en-dessous du pavé originel de l’église, d’une dalle d’une longueur de 170 centimètres, d’une largeur de 100 centimètres et d’une épaisseur de 15 centimètres ce qui correspond à une dalle funéraire.»Selon Leo Vrzal, c’est donc sous cette dalle dans la partie gauche de la nef de l’église que pourrait se trouver une châsse contenant la crosse et même les reliques de l’abbesse:
«L’endroit qui se trouve sous la partie gauche de l’estrade de l’autel est très intéressant. Quand je discutais de cette possibilité avec mes amis, les meilleurs géophysiciens de Russie, ils m’ont dit que l’endroit méritait une fouille archéologique et qu’eux-mêmes, en utilisant la même méthode avaient retrouvé, dans une église russe, la dépouille de Pierre le Grand.»Le cardinal Miloslav Vlk, primat de l’Eglise catholique tchèque, se montre plutôt sceptique face à toutes ces hypothèses. Il n’en veut pas moins assister à l’ouverture du tombeau présumé de Sainte Agnès auquel les archéologues envisagent de procéder au cours de la semaine prochaine. La réserve du cardinal est partagée aussi par une partie des spécialistes qui déplorent l’absence de documents historiques sur le transfert de la dépouille de la sainte.