L'histoire des couronnements
La couronne de saint Venceslas, l'épée, et d'autres objets inséparables de la cérémonie du couronnement des rois de Bohême sont à voir, dès ce jeudi, au Vieux palais du Château de Prague.
« Parmi les seize rois de Bohême, dont treize ont été couronnés à Prague, et les vingt-et-une reines, on trouve, à notre grande surprise, des rois hongrois, polonais, lombards et aussi deux empereurs germaniques romains, ce qui illustre bien l'étendue de leur pouvoir et la position du royaume de Bohême dans l'Europe médiévale. »
Quatre dynasties se sont succédées sur le trône de Bohême : les Premyslides, les Luxembourg, les Jagellon et les Habsbourg. Le premier roi, couronné en 1085, fut Vratislav II, le dernier, Ferdinand Ier, en 1836. Les princes Premyslides qui n'étaient pas encore couronnés, étaient conduits sur un siège en pierre et une mitre, insigne de leur pouvoir, était posée sur leur tête. La cérémonie du couronnement a subi une modification décisive sous le règne de Charles IV. Celui-ci a non seulement codifié un ordre écrit, mais nous a laissé la couronne de saint Venceslas dont il a ordonné la réalisation pour son propre couronnement. L'original de cette couronne en or ornée de 96 pierres précieuses est gardé sous sept serrures dans une chambre au-dessus de la chapelle Saint- Venceslas, à la cathédrale Saint-Guy. On peut admirer sa copie à l'exposition qui vient d'être inaugurée. Le clou de cette exposition, c'est l'épée de couronnement. Pour les restaurateurs, dont Milena Bravermannova, cette exposition est l'occasion d'avancer une nouvelle hypothèse sur les origines de cette épée qui sont plus anciennes qu'on ne le pensait :
« Les résultats des analyses de sources écrites et des analyses comparatives autorisent l'hypothèse que l'épée a été forgée déjà pour le couronnement de Venceslas II, en 1297, et utilisée pour la première fois par lui-même pour l'adoubement de jeunes chevaliers au couvent de Zbraslav. »
Tous les objets liés à la cérémonie du couronnement des rois de Bohême sont accessibles au public au Vieux palais, à l'exception d'un seul, la croix. Les reliques de la passion qu'elle abrite sont trop précieuses et ne permettent de l'exposer qu'à des occasions rares et solennelles.