L'humour "tchécoslovaque" survit aux changements politiques
En ce début de janvier, dix ans se sont écoulés depuis la partition de l'Etat commun des Tchèques et des Slovaques. Mais les deux peuples et leurs cultures sont liés une fois pour toutes. Dans le magazine culturel de ce dimanche, Magdalena Segertova dressera les portraits de plusieurs artistes qui sont restés, malgré l'évolution politique, "tchécoslovaques". Voici un extrait de son émission.
Impossible de ne pas évoquer, dans ce contexte, le nom du comédien slovaque Julius Satinsky. Cet homme ventru, moustachu et rigolard, très aimé en Tchéquie, nous a quittés, il y a une semaine, à l'âge de 61 ans. Après sa disparition, ses photos, ses portraits et les souvenirs des artistes tchèques de ce bon vivant ont rempli les pages culturelles de tous les journaux tchèques. Les Tchèques adoraient ses films, ses héros un peu maladroits, mais surtout les spectacles humoristiques que Satinsky a créés avec son alter ego, le comédien Milan Lasica. Julius Satinsky était un fin observateur de nos sociétés. Ses opinions et réflexions, assaisonnées de son humour intelligent, il les publiait, sous forme de feuilletons, dans la presse slovaque et tchèque. Il travaillait pour la radio, écrivait des histoires pour enfants, savourait la vie...
Place, maintenant, à une autre personnalité qui se fait applaudir à Prague comme à Bratislava. La chanteuse Hana Hegerova, 70 ans, est Slovaque, mais presque toute sa vie, elle est fixée dans la capitale tchèque. Sa voix grave, le ton poétique, lyrique, intimiste et nostalgique de ses chansons, charment le large public, depuis les années 60... Hana Hegerova et sa chanson Ceresne (Les cerises).