L’inauguration d’une exposition exceptionnelle consacrée au patron des Tchèques

Photo: Barbora Kmentová

Saint Venceslas est à l’honneur d’une exposition proposée par l’Archevêché de Prague et la Galerie nationale, en tant qu’événement phare de l’année de la saint-Venceslas commémorant le 1100e anniversaire de la naissance de Venceslas, prince, saint et patron des Tchèques.

Le Palladium du pays tchèque,  photo: Barbora Kmentová
Les locaux gothiques du couvent Sainte-Agnès où l’exposition est installée abritent une centaine d’objets s’attachant à la vie et au culte de Venceslas. La lignée va depuis le Xe jusqu’au XXe siècle. La concentration des objets est la plus importante depuis 1929 où on a fêté le millénaire de Venceslas. Le rôle du prince de la dynastie des Přemyslides né en 808 et assassiné par son frère en 829 ou en 835, à Stará Boleslav, est rappelé par le prêtre Vladimír Kelnar de l’Archevêché et l’un des commissaires de l’exposition :

« La personnalité de Venceslas a très tôt dépassé la dimension des pays tchèques : il suffit d’évoquer ses négociations avec le duc de Saxe Henri l’Oiseleur qui ont souvent été interprétées comme une subordination à l’Empire germanique, mais qui avait un seul but visé par Venceslas : assurer une coexistence pacifique. La réputation de Venceslas en dehors de son pays est documentée par le fait qu’un autel lui avait été consacré, au Moyen-Âge, dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. »

Photo: Barbora Kmentová
Des objets liés à Venceslas et comptant parmi les plus précieux à cette exposition nous sont présentés par Dana Stehlíková du Musée national, auteur du catalogue :

« Sur un podium, il y a une vitrine qui abrite les châsses reliquaires précieuses et les objets personnels de saint Venceslas : une casque, une armure et un soulier, sans oublier un phénomène plus étroitement lié à son culte : le Palladium du pays tchèque, un relief d’une immense valeur culturelle et historique. »

Ce qu’on appelle le Palladium du pays tchèque est une icône de protection qu’a fait faire la grand-mère de Venceslas, Ludmila, et que Venceslas avait sur lui au moment de son assassinat. De tous les patrons tchèques, Venceslas est le plus souvent représenté par des artistes. Déjà au début du XIe siècle, il apparaît sur les pièces de monnaie et les pièces à cacheter. Beaucoup d’œuvres lui ont été consacrées à l’époque baroque, observe le professeur Jan Royt, membre de l’équipe d’auteurs de l’exposition :

Photo: Barbora Kmentová
« On peut admirer le buste reliquaire de saint Venceslas, ainsi que les tableaux qui représentent le meilleur de ce qui avait été créé au XVIIe siècle : les tableaux de Karel Škréta, de Petr Brandl, les ostensoirs, les calices sacerdotaux. Bien entendu, on ne peut pas omettre les œuvres créées au début du XXe siècle par Myslbek. »

Inutile de rappeler que Josef Václav Myslbek est l’auteur de la représentation la plus connue de Venceslas: la statue équestre dominant la place Venceslas à Prague. Un fait moins connu que l’exposition nous rappelle: à savoir que la dynastie des Habsbourg se croyait héritière de la couronne de Saint-Venceslas et s’est référée à son culte. En témoigne une gravure avec un écrit, en tchèque, de l’empereur Ferdinand: ‘A toi, saint Venceslas, moi, le roi de Bohême.’ L’exposition « Saint Venceslas - patron des pays tchèques » refermera ses portes au couvent Sainte-Agnès le 8 mars prochain.