L’opéra Les deux veuves, de Bedřich Smetana, donné pour la première fois en France

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L’opéra de Bedřich Smetana, Les deux veuves va être présenté à Angers et Nantes, et ce, pour la toute première fois en France. C’est vendredi 28 septembre que doit avoir lieu la première à Angers de cet opéra mis en scène par la Britannique Jo Davies. Pour évoquer cette comédie lyrique de Smetana, Radio Prague s’est entretenue avec Jean-Paul Davois, directeur d’Angers Nantes Opéra.

« On est toujours à la recherche d’œuvres intéressantes et quelques fois, d’œuvres rares. Il y a toujours cette idée de faire découvrir des œuvres inconnues, soit parce qu’elles n’ont pas encore été créées – des œuvres contemporaines, soit parce qu’elles ont été oubliées – des œuvres très anciennes. Dans le cas des Deux veuves, c’est vrai que curieusement, il s’agit d’un opéra qui n’avait jamais été joué en France. »

J’ai lu que pour cet opéra, Les deux veuves, le compositeur s’était inspiré à l’époque d’une pièce française…

« Absolument. Il s’est d’ailleurs plus qu’inspiré, le livret a été écrit d’après la pièce d’un auteur français, oublié aujourd’hui, qui s’appelle Pierre Jean Félicien Mallefille. Cette pièce s’appelle justement Les deux veuves. »

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cet opéra ? Comment pourriez-vous le caractériser ?

« C’est une comédie. Dans une saison, on essaye de faire une alternance même si on n’y arrive pas toujours, afin que ce ne soit pas toujours des tragédies, des drames épouvantables comme c’est souvent le cas à l’opéra. La musique est tout-à-fait intéressante : je ne connaissais pas cette œuvre avant de l’écouter. J’ai découvert une partition d’une musique qui a été une vraie découverte. Je connaissais évidemment La fiancée vendue, un opéra de Smetana qui est connu en France, même s’il ne se joue pas très souvent. Là, c’est une musique qui n’est pas difficile : en début de saison, ce n’est jamais le moment où l’on programme de la musique contemporaine ou de la musique plus compliquée. C’est une musique charmante et l’œuvre l’est aussi. »

Bedřich Smetana | Photo: public domain
On sait que Smetana était un ardent défenseur de l’identité nationale tchèque. Cela se reflète-t-il dans votre création ?

« Non, je ne peux pas vous dire cela. On chante en tchèque évidemment, cela n’aurait pas de sens sinon. De toute façon, tous les opéras sont chantés en langue originale, à quelques exceptions près. On ne va pas retrouver cela, car la metteuse en scène Jo Davies situe plutôt cela en France après la dernière guerre, même si en réalité, il n’y a pas d’éléments qui permettent de reconnaître où et quand cela se passe. Puisque au départ, on a deux veuves, or rien ne dit dans le livret pourquoi elles sont veuves. Ça lui paraissait important de situer cela juste après la guerre pour que l’on comprenne que les deux maris décédés sont morts pendant la guerre. Ce qui explique que l’une des deux veuves tient absolument à rester fidèle à la mémoire de son mari qui est un héros. »

Vous ne vous contentez pas de présenter Les deux veuves, mais il y a tout un programme annexe autour de Smetana, pour mieux le faire découvrir au public…

« Ce n’est pas seulement pour faire découvrir Smetana au public. D’une façon générale, nous pratiquons en France une discipline qui s’appelle l’action culturelle qui est, en deux mots, de permettre l’accès à la culture, en l’occurrence à l’opéra, au plus grand nombre. Il y a des gens qui ne connaissent pas Smetana mais qui ne connaissent pas l’opéra non plus. Il y a toute une série d’actions diverses, beaucoup en milieu scolaire avec les collégiens et les lycéens, car c’est le public de demain On va interpréter avec le Quatuor Liger de Nantes les quatuors de Smetana dans plusieurs lieux d’Angers et de Nantes. Il y a aussi différentes autres rencontres avec la metteuse en scène, les chanteurs, le chef d’orchestre. C’est notre quotidien et nous faisons cela sur toutes nos productions d’opéra. »

L’opéra Les deux veuves sera donné à Angers, les 28 et 30 septembre et à Nantes, les 17, 19, 21, 23 et 24 octobre.