Lubomir Zaoralek: La Tchéquie ne représente absolument pas un danger pour le marché de travail en France
La libre circulation de la main d'oeuvre mais aussi l'avenir de l'Union européenne - tels ont été les sujets abordés, ce lundi, lors de sa visite en France par le président de la Chambre des Députés tchèque, Lubomir Zaoralek. Il y a rencontré notamment le président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré et le président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, Edouard Balladur.
La circulation de la main d'oeuvre entre la France et la République tchèque est un problème délicat. Les anciens membres de l'Union européenne, dont la France, disposent, comme on le sait, d'une période de transition pouvant aller jusqu'à sept ans, avant d'être obligés de s'ouvrir aux travailleurs venant de République tchèque. Ce délais nous semble évidement trop long et on cherche maintenant les possibilités de le raccourcir. Cet effort a marqué aussi la visite de Lubomir Zaoralek en France: "J'ai attiré l'attention sur les données concrètes qui démontrent que la République tchèque ne représente absolument pas un danger pour le marché de travail en France. J'ai dit aussi que je pense que cela concerne en général les nouveaux pays membres de l'Union qui ne sont pas du tout dangereux dans ce domaine pour la France. J'ai demandé donc surtout qu'on respecte les faits."
Quelles sont donc les possibilités de parvenir à un compromis dans ce domaine? Lubomir Zaoralek constate:"Bien que nous soyons obligés d'oeuvrer dans ce sens, il sera extrêmement difficile de parvenir à une situation où, deux ans après notre adhésion à l'Union, la France s'ouvrirait sans réserve à notre mains d'oeuvre. Cela provoquerait sans doute aussi un tournant dans les attitudes d'autres Etats. Bien sûr, c'est ce que nous désirons, mais ce sera, je le répète, extrêmement difficile. Nous pouvons donc parvenir au moins à un compromis, c'est à dire à la libération dans certains secteurs. Les détails de ce compromis font l'objet des négociations qui sont déjà en cours. Deux ans se sont écoulés depuis notre adhésion, et maintenant nous entrons dans une période où nous devront demander les chiffres, les données, les faits, les arguments qui justifieraient le prolongement du moratoire sur la libre circulation de la main d'oeuvre. Nous devons présenter aussi nos données et nos arguments pour la levée de ce moratoire et seulement au cas où cela ne serait pas suffisant, chercher donc au moins un compromis."