Ludvik Hess: Il ne faut pas lever l'anonymat des mères qui déposent leurs enfants dans des "boîtes à bébé"

Trois nouveau-nés ont déjà été déposés dans des "boîtes à bébé" ou "baby boxes" dans l'établissement médical "Gyncentrum"à Prague. Cette possibilité qui est offerte aux femmes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s'occuper de leurs enfants, peut sauver les vies des bébés qui ont eu le malheur de naître dans des familles incomplètes ou dans des conditions sociales difficiles.

Récemment l'idée de ces "boîtes à bébé" a été compromise par une déclaration d'une représentante de la police tchèque, Alena Plskova, selon laquelle la police rechercherait les mères ayant abandonné de cette façon leurs enfants. Elle considère que la police devrait connaître l'identité de la mère pour des raisons de santé car dans une "baby box" on peut trouver des enfants de parents toxicomanes ou alcooliques. Ces enfants naissent, d'après Alena Plskova, avec le syndrome de dépendance.

Cependant on estime en général que dans de telles conditions les baby boxes seraient tout à fait inutile. La déclaration d'Alena Plskova a déjà été fermement critiquée par Ludvik Hess de la Fondation des enfants menacés qui est initiateur de la création des "baby boxes" en République tchèque : "Le sous-colonel Plskova a nui par sa déclaration à l'idée de baby box. Il est tout à fait évident et confirmé par les experts que mettre un enfant dans une baby box n'est pas un acte criminel. La légalité en a été confirmée par le fait que le ministère du Travail et des Affaires sociales a publié une directive méthodique sur les mesures à adopter dans de tels cas. On y apprend ce qu'il faut faire si nous trouvons un enfant, à qui il faut l'annoncer, on précise quelles sont les compétences des organes judiciaires et administratifs en la matière. Le ministre de la Santé David Rath a confirmé par écrit que les établissements médicaux peuvent mettre une baby box à la disposition du public."

Ludvik Hess met en garde contre la levée de l'anonymat des mères qui se trouvent souvent dans des situations extrêmes dont elles ne voient pas d'issue : "La mère qui craindra que la police la poursuive ou seulement la recherche choisira sans doute la solution la plus simple, c'est-à-dire de déposer l'enfant n'importe où, si elle ne décide pas carrément de le tuer. Cette déclaration de Mme Plskova n'a pas été réfléchie."

La présidente du Fonds des enfants menacés Marie Vodickova, a déjà porté plainte contre Alena Plskova. A son avis la police doit rechercher des criminels ou des personnes disparues et non pas les mères malheureuses qui ont sans doute une raison grave pour abandonner leur enfant. Alena Plskova refuse pour le moment de commenter cette critique.