Mais qui sont donc ces Tchèques d’Ukraine ?
Qui sont ces Tchèques de Volhynie ? Et où se trouve cette fameuse Volhynie ? Telles sont quelques-unes des questions que se sont posé un certain nombre de Tchèques suite à la demande d’aide formulée il y a quelques jours par une quarantaine de familles d’origine tchèque vivant dans l’oblast de Volhynie auprès du ministère des Affaires étrangères. Craignant une détérioration de la situation, ces familles souhaitent retourner dans le pays de leurs ancêtres.
Quelques décennies plus tard, en 1945, à la fin de la guerre, tandis que plus de deux millions de Tchèques et Slovaques vivent en dehors de leur nouvelle République fondée en 1918, les Tchèques de Volhynie, annexée par l’Union soviétique après avoir appartenu à la Pologne, constituent la communauté la plus importante à l’étranger. Mais déjà, suite à un accord signé entre le président Edvard Beneš et Staline, ils seront 33 000 à être rapatriés en Tchécoslovaquie.
Près de soixante-dix ans plus tard, c’est sans doute moins par volonté de retrouver la terre de leurs aïeux que par crainte de l’ogre russe que les familles d’origine tchèque désirent quitter leur pays d’accueil, dans le nord-ouest de l’Ukraine, pour la République tchèque. C’est ce qu’explique le secrétaire de l’Association des Tchèques de Volhynie, Lubomír Sazeček :
« A ce que nous savons, environ 8 000 personnes sont concernés. La situation la plus critique est en Crimée. Des Tchèques vivent aussi là-bas, mais ils n’entrent pas dans la catégorie des Tchèques de Volhynie. Ceux qui vivent en Crimée sont surtout arrivés de Zelów en Pologne et de ses environs. C’étaient des descendants des exilés qui avaient quitté les Pays tchèques après la Bataille de la Montagne blanche en 1620. Pour ce qui est de la Volhynie, le plus grand nombre de Tchèques se trouvent dans les environs des villes de Rivne, de Loutsk et de Lvov. La situation est relativement calme là-bas et ne les touche pas vraiment. »Cela n’a pas empêché certains d’entre eux d’adresser une lettre au Premier ministre, Bohuslav Sobotka, dans laquelle ils demandent à ce que la République tchèque accepte de les accueillir. Chargé des affaires relatives aux Tchèques de l’étranger au ministère des Affaires étrangères, Karel Kühnl a rencontré les représentants de cette minorité tchèque en Ukraine. Et selon lui, le souhait des Tchèques de Volhynie a de bonnes chances d’être exaucé :
« La première démarche est à entreprendre auprès du ministère des Affaires étrangères avec le dépôt d’une demande de reconnaissance de l’appartenance à la communauté des Tchèques de l’étranger. Il s’agit donc pour les demandeurs de prouver leurs origines tchèques. Ensuite, ils peuvent immédiatement déposer une demande de permis de séjour longue durée, un document qui leur permet de s’installer en République tchèque. Cette procédure est donc relativement rapide, à la différence de celle concernant les autres étrangers vivant ou désireux de vivre en République tchèque. »Mercredi, le gouvernement a confirmé qu’il était bien prêt à venir en aide aux Tchèques de Volhynie. Les autorités considèrent que la situation de la minorité tchèque est compliquée et nécessite une solution rapide, alors que selon certaines estimations, environ 20 000 Tchèques vivent actuellement en Ukraine.