Manger bio : une consommation toujours en hausse, mais encore insuffisante en Tchéquie
La consommation de produits alimentaires biologiques a de nouveau fortement augmenté en République tchèque en 2019, concrètement de 19 %, selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture.
Ce n’est pas une surprise, la tendance déjà observée les années précédentes s’est donc confirmée, selon un communiqué de presse publié ce jeudi par le ministère. Les données pour 2020 ne seront connues que l’année prochaine. Néanmoins, il s’agit d’un ralentissement de la hausse, après des années 2017 et 2018 toutes deux marquées par un « boom » supérieur à 30%.
A titre de comparaison, l’augmentation de l’intérêt pour ce type de denrées a été de l’ordre de plus de 8% à l’échelle européenne, toujours selon le ministère tchèque.
En attendant, en 2019, les Tchèques ont dépensé au total 5,26 milliards de couronnes (un peu plus de 200 millions d’euros) en achats d’aliments produits suivant les principes de l’agriculture biologique. Par habitant, la consommation moyenne a ainsi augmenté de 76 couronnes (3 euros) pour un montant annuel total de 492 couronnes (19 euros). Les Tchèques continuent de faire leurs achats « bio » majoritairement dans les supermarchés et hypermarchés. La vente directe, par exemple sur les marchés, reste encore très minoritaire.
Le chiffre d’affaires des sociétés tchèques spécialisées dans ce secteur s’est élevé à 8,26 milliards de couronnes (un peu moins de 320 millions d’euros), soit une hausse internannuelle de 18%. Les importations ont elle aussi augmenté, de quelque 400 millions de couronnes (15 millions de couronnes) pour un montant total de près de 3 milliards de couronnes (115 millions d’euros).
Malgré ces diverses hausses, la part de ce que les Tchèques appellent « biopotraviny » sur la consommation alimentaire totale ne représente toujours que 1,52% et reste donc encore insuffisante selon le ministère. En effet, en 2016 déjà, l’objectif était de parvenir à une part de 3% des produits bio dans la consommation totale.
La République tchèque, dirigée par un Premier ministre à la tête d’un immense groupe spécialisé dans l’agroalimentaire, et malgré l’augmentation du nombre d’agriculteurs « bio » observée ces dernières années, reste donc encore très loin de pays comme le Danemark, leader en la matière, la Suisse ou l’Autriche, avec des parts supérieures ou très légèrement inférieures à 10%.