Marie Souckova, ministre de la Santé, menace de démissionner

Marie Souckova, la ministre de la Santé, photo: CTK

La ministre tchèque de la Santé a menacé de démissionner dans le cas où le gouvernement et le Parlement ne soutiendraient pas son projet de réforme du système de santé.

Marie Souckova,  la ministre de la Santé,  photo: CTK
Marie Souckova, ministre de la Santé de la République tchèque, pourrait bien se retrouver sans emploi d'ici seulement deux semaines. C'est en effet à la fin du mois qu'elle doit présenter son projet de réforme au cabinet, projet dont le rejet par son gouvernement ou ultérieurement par le Parlement pourrait, selon ses propres mots, entraîner sa démission. Elle a affirmé, lors d'une conférence de presse tenue ce week-end à Brno, qu'elle ne mènerait pas une politique de santé qui serait soumise aux pressions de différents lobbies et qui ne prendrait pas ses responsabilités envers les patients. Le Premier ministre, Vladimir Spidla, a estimé qu'il s'agissait d'une "démarche logique" et que "chaque ministre avait le droit de choisir sa méthode". Cependant, la démarche de Marie Souckova ne fait pas l'unanimité, même au sein de son propre parti. Quelque trente députés parmi les soixante-dix que compte la social-démocratie, auxquels devait être remis ce mardi le document précisant les orientations proposées par le ministère de la Santé, pourraient voter contre le projet de réforme lors de son premier passage à la Chambre basse.

Parmi les principales propositions avancées se trouvent notamment la diminution d'un tiers du nombre de lits dans les hôpitaux, la réduction du nombre de médecins et l'obligation de contracter une assurance complémentaire, autant de choix drastiques qui ne correspondraient pas avec la ligne politique du parti auquel appartient la ministre. Les menaces de démission proférées devant la presse seraient, selon certains observateurs, un moyen d'éviter de se faire renvoyer du gouvernement. Peu nombreux sont ceux qui voient Marie Souckova se maintenir à son poste dans les prochaines semaines. Le portefeuille de la Santé publique est difficile à conserver dans un pays où les dépenses de santé augmentent de 7 à 8%, alors qu'elles n'augmentent en moyenne que de 4% dans les pays de l'OCDE. Milos Zeman, chef social-démocrate du gouvernement précédent, avait déjà dû changer de ministre en cours de législature.