Matěj Stropnický, nouveau président du parti des Verts
Le week-end dernier, Matěj Stropnický, dont le père est l’actuel ministre de la Défense, était élu nouveau président du parti des Verts, formation impliquée dans les actions de la société civile, disposant de six sénateurs et de quelques centaines d’élus dans les municipalités mais qui ne réussit plus à obtenir des députés depuis les législatives de 2006. Le jeune homme, qui est également conseiller municipal à la mairie de Prague et ancien maire adjoint, a expliqué au micro de Radio Prague quelles orientations il comptait impulser au sein du parti écologiste :
Avec quels alliés envisagez-vous de collaborer et autour de quelles idées ?
« Les idées des Verts restent centrales. Pour bien comprendre, les Verts ne bougent pas grammaticalement comme cela est pourtant souvent mentionné dans les commentaires. Dans le spectre politique, nous restons un promoteur des idées à la fois libérales, sociales et environnementales. Mais nous voulons construire une alliance un peu plus large. »
Vous avez déclaré que vous considériez que les problématiques environnementales avaient des causes économiques. Qu’est-ce que cela dit sur les orientations que vous souhaitez impulser chez les Verts en termes de politique économique et sociale ?
« Il faut d’abord se concentrer, au niveau de la République tchèque, sur l’analyse des procédés de globalisation, de mondialisation, et des problèmes que cela implique. C’est une discussion ici presque inexistante. Il faut que nous commencions cette discussion et en fait j’ai déjà commencé dès cette semaine. »
Vous parlez souvent de ces questions, par exemple du traité transatlantique. Comment pensez-vous que les Verts, à votre niveau, puissent avoir un impact sur ces sujets, sur la mondialisation ?« De notre point de vue, le traité transatlantique renforce en fait les problèmes de la mondialisation. Car il propose un élargissement de l’espace économique sans approfondir les droits politiques. Il y avait une bonne habitude au niveau de l’Union européenne de faire en sorte que le politique soit à l’équilibre avec l’économique. Ici, selon les Verts, avec le traité transatlantique, le niveau politique fait défaut. »
Un des phénomènes importants de l’opinion publique tchèque aujourd’hui, c’est la montée de l’islamophobie, de la xénophobie. Comment est-il possible de lutter contre cette tendance ?
« Je crois qu’il faut montrer des exemples positifs de l’intégration en République tchèque. Il y a des exemples. Si nous n’avons presque pas d’immigrants issus du monde arabe, nous avons à peu près 100 000 immigrants originaires du Vietnam ou de l’Ukraine avec lesquels l’intégration marche très bien. Il faut monter des exemples d’intégration qui fonctionnent et il y en a. »
Comment envisagez-vous de collaborer avec les autres partis écologistes au niveau européen ?
« La coopération entre les partis des Verts est déjà bien établie en Europe. Les Verts tchèques font partie des groupes écologistes depuis longtemps. J’aimerais ajouter quelque chose comme point de vue au niveau de ce groupe des Verts. J’ai lu à plusieurs reprises les perspectives qui sont proposées par Yánis Varoufákis, l’ancien ministre grec. Il parle du fait que l’Europe doit se reconstruire de fond en comble. Je partage dans une certaine mesure cette perspective et nous allons discuter cela dans le mouvement des Verts. On est d’accord sur le fait que la démocratie en Europe a actuellement des limites. Il faut approfondir la démocratie et je partage son point de vue sur cette question. »