Mésentente budgétaire en perspective

Avant de boucler leurs valises, les ministres ont défini le cadre budgétaire pour l'an prochain. Un budget pour lequel l'opposition majoritaire dirait, en principe, non. Pourquoi ce refus en perspective et quelle issue de sortie ? Omar Mounir.

Le gouvernement a, en effet, défini le cadre budgétaire pour l'an 2002. Les enveloppes sont arrêtées, des réajustements pourraient être faits, mais certainement pas un chamboulement spectaculaire. Il est prévu pour l'an 2002 que les recettes de l'Etat atteignent 691 milliards de couronnes (125 milliards de FF), les dépenses : 744 milliards de couronnes (135 milliards de FF) et le déficit 53,9 milliards de couronnes. La part du lion dans les attributions budgétaires revient au ministère du Travail et des Affaires sociales : 257 milliards de couronnes, suivi de très loin par l'Enseignement, la Jeunesse et le Sport : 78 milliards de couronnes seulement. Le ministère de la Défense, qui fait figure de parent pauvre dans cette distribution, eu égard à ses charges, devrait se contenter de 48 milliards de couronnes, l'Intérieur, qui n'a pas ses charges, aura quand même 39 milliards. L'Agriculture n'aurait que 12 milliards tandis que la Culture et l'Environnement feraient serre-fil avec, respectivement, 4 et 3 milliards.

Que le social et le travail absorbent le plus gros morceau du gâteau budgétaire, voilà qui dépasserait l'entendement au sein du parti civique démocrate (ODS) de Vaclav Klaus, premier parti d'opposition lié au gouvernement social-démocrate par le fameux contrat d'oppostion. Mais il n'y a pas que l'ODS. Il y a aussi l'Alliance civique démocrate (ODA), encore plus à droite, et la coalition des quatre du même camp.

C'est dire combien il sera difficile, au dépôt du projet de budget, vers le 10 septembre, de trouver un modus vivendi. Et déjà les observateurs parient que l'année sera terminée sans que les députés soient d'accord sur une version budgétaire. Il est vrai que les législatives étant pour l'an prochain, le débat budgétaire aura déjà un avant-goût de campagne électorale. Mais il est aussi vrai que les électeurs sont las de commencer à chaque fois l'année dans l'incertitude budgétaire. C'est sans doute à ce dilemme que fait allusion le ministre des Finances, Jiri Rusnok, en déclarant au quotidien Lidove noviny : "Je pense que tous les partis ont intérêt à ce que le budget soit adopté."

Auteur: Omar Mounir
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