Miloš Zeman en Slovaquie, ou quand la bière de Poprad n’est plus qu’un mauvais souvenir
Le président Miloš Zeman a achevé ce vendredi son premier voyage officiel à l’étranger. Comme le veut la tradition depuis la partition, c’est en Slovaquie voisine que le nouveau chef de l’Etat tchèque s’est rendu avec, comme toujours ces dernières années, la volonté de renforcer les échanges entre deux pays dont les relations, ô surprise, sont plus que jamais au beau fixe.
Pour ce court déplacement au pied des Tatras, le président tchèque avait emmené avec lui une importante délégation de chefs d’entreprises. Car si les relations politiques entre Prague et Bratislava sont effectivement excellentes et l’amitié tchéco-slovaque n’est pas un vain mot, surtout avec les années qui passent, les échanges économiques, eux, ne sont pas encore optimaux, comme l’a reconnu Ivan Gašparovič :
« En l’espace de vingt ans, depuis la création des deux Républiques indépendantes tchèque et slovaque, de grandes choses ont été réalisées. On peut dire que 80 % des problèmes que nous avions et qui découlaient de la partition ont été résolus. La Slovaquie occupe aujourd’hui une position reconnue tant en Europe que dans le monde. Avec la collaboration de la République tchèque, nous entendons parvenir à d’autres succès à l’avenir également. Sur le plan international, tant dans le cadre du Groupe de Visegrad que dans celui de l’UE et de l’OTAN, nous voulons intensifier notre coopération. Mais cela vaut également bien sûr pour nos relations bilatérales, nous sommes deux pays voisins qui ont beaucoup de choses en commun. Avec le président Zeman, nous avons donc évoqué les possibilités d’investissements, comme par exemple dans le domaine des transports, de l’énergie ou de la défense. Il y a un certain nombre de priorités que nous pouvons avoir en commun. » Plus concrètement, Tchèques et Slovaques se sont entendus notamment sur leur volonté d’améliorer les infrastructures de transport reliant les deux pays ou encore d’intensifier la coopération de certaines entreprises, par exemple celles spécialisées dans le transport ferroviaire de marchandises. Le rapprochement des armées fait également partie des priorités de Prague et Bratislava, tout comme la collaboration dans le domaine de l’énergie, plus spécifiquement du nucléaire. Bref, autant de projets et de dossiers déjà évoqués dans un passé récent qui pourraient laisser à penser qu’il n’y a donc en somme rien de très nouveau sous le soleil tchéco-slovaque. Mais si ce n’est ce soleil qui brille bien timidement dans la région ces derniers temps, comme le veut l’expression qu’aurait pu reprendre un Miloš Zeman friand de citations et « bons mots » en tous genres, « pas de nouvelles bonnes nouvelles »…