La Tchéquie et la Slovaquie vingt ans après leur divorce
20 ans après la partition de la Tchécoslovaquie qui s’est scindée en deux Etats indépendants, le président de République tchèque Václav Klaus a reçu lundi au Château de Prague son homologue slovaque Ivan Gašparovič. Lors d’une conférence de presse, les deux présidents se sont félicités de l’excellent niveau des relations entre leurs pays.
« Nous avons eu besoin d’investisseurs étrangers et d’ouverture de notre pays aux investissements. Et je crois que le premier pas positif pour la Slovaquie ont été ces investissements, concrètement dans l’industrie automobile avec l’arrivée de Volkswagen en Slovaquie. Nous avons dû également adapter notre législation pour relancer l’économie, l’industrie lourde et l’industrie chimique. Et nous y sommes parvenus. »
Et le président slovaque de rappeler que ces investissements sont arrivés en Slovaquie surtout après l’adhésion du pays à l’Union européenne et ont confirmé que la Slovaquie était considérée comme un pays responsable, respecté et prêt à tenir ses engagements. Dans ce sens, selon Ivan Gašparovič, un grand travail, a été fait.Quant à Václav Klaus, il a insisté au cours de la conférence de presse, sur les différences dans l’évolution économique et politique des deux pays. Selon ses paroles, tandis que certains Etat européens y compris la République tchèque sont en crise, cela n’est pas le cas de l’économie slovaque car cette année la croissance économique de la Slovaquie atteint 2,6 % :
« La partition de l’Etat tchécoslovaque a profité à la Slovaquie beaucoup plus qu’à la République tchèque. Au cours de ces vingt dernières années le PIB en République tchèque a augmenté de 50 % tandis que la Slovaquie a enregistré une augmentation de 100 %. Il faut le dire surtout ici en République tchèque d’une façon claire et compréhensible. »
Le président tchèque a ensuite évoqué les raisons de cette situation. En Slovaquie, selon lui, la politique n’a jamais été aussi minée par les attaques des structures non politiques comme c’est le cas en République tchèque :
« En Slovaquie une telle dégradation ne s’est pas produite. Quand je regarde la situation en Slovaquie à distance, je dois dire que le pays a été épargné d’une telle destruction des autorités et du respect des autorités qui s’est produite en République tchèque. Ce sont, à mon avis, les raisons des évolutions très différentes des deux pays. »Le président slovaque a également rencontré à Prague la présidente de la Chambre des députés Miroslava Němcová. Ils se sont penchés notamment sur les décrets du président Edvard Beneš ayant réduit, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les droits de propriété et civiques des minorités allemande et hongroise sur le territoire tchécoslovaque. A l’issue de leur rencontre, Ivan Gašparovič et Miroslava Němcová se sont déclarés unanimes à refuser une éventuelle révision de ces décrets qui, selon Miroslava Němcová, « serait au fond la révision des résultats de la Deuxième Guerre mondiale ».
Lors de son séjour en République tchèque Ivan Gašparovič a été encore reçu par le premier ministre tchèque Petr Nečas, s’est rendu à l’Hôtel de ville de Prague et a visité la ville de Kutná Hora.